L’UDC Genève ne veut pas de « mégatrucks » sur les routes

L’UDC Genève ne veut pas de « mégatrucks » sur les routes
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L’UDC Genève ne veut pas de « mégatrucks » sur les routes

Publié aujourd’hui à 11h05

Des camions pouvant peser jusqu’à 60 tonnes et mesurer 25 mètres de long sur les routes genevoises. Cela vous semble impossible ? Pas selon l’UDC Genève, qui craint que la Suisse n’autorise ces véhicules sous la pression de l’Union européenne (UE). Le député Stéphane Florey vient de déposer une résolution au Grand Conseil pour que le Conseil d’Etat prenne position contre ces transporteurs de nouvelle génération.

Un peu de contexte d’abord : le Parlement européen a adopté le 12 mars une directive autorisant les camions appelés « gigaliners » à circuler sur les routes de l’UE. Ceux-ci peuvent mesurer jusqu’à 25,25 mètres de long et peser 60 tonnes. C’est près de 16 tonnes de plus que les camions autorisés à circuler aujourd’hui, rapporte BFMTV. Mais rien n’est encore fait : le Conseil européen doit encore se positionner sur le texte avant qu’il ne soit finalisé. Par ailleurs, bon nombre de pays européens, la France en tête, sont opposés à ce texte.

Peu importe pour Stéphane Florey, qui a pris les devants. «Des négociations sur des accords bilatéraux entre la Suisse et l’UE sont en cours et je crains que les “giga liners” ne soient posés comme condition par les délégués européens», explique-t-il. Il souhaite donc que les cantons se positionnent en position désavantageuse, pour faire pression sur la Confédération.

Douanes saturées

Au niveau local, la circulation de ces camions aux dimensions XXL ne serait pas sans conséquences. « La douane de Bardonnex, déjà saturée, devrait être redimensionnée pour permettre le passage de ces engins », s’alarme le député. Ce serait également le cas pour l’ensemble de l’autoroute de contournement.» Selon lui, des travaux identiques devraient être entrepris sur l’ensemble du réseau autoroutier suisse pour permettre le passage de ces véhicules. « Cela coûterait des milliards ! » il a prévenu.

Il rappelle que la politique suisse en matière de transport de marchandises privilégie le transport ferroviaire plutôt que le fret autoroutier. « Cela irait à l’encontre de tous nos objectifs climatiques, qui visent à réduire les émissions de CO2 à cause du transport routier. De plus, la plupart de ces «gigaliners» ne traverseraient que la Suisse et n’apporteraient rien au commerce local.»

Les transporteurs se sont également opposés

Signe que le projet européen ne suscite pas un grand enthousiasme en Suisse, même la section genevoise de l’Association suisse des transports routiers (ASTAG) s’y oppose. «Même si l’idée est intéressante, car elle permet de consolider le transport commercial, les routes suisses ne sont tout simplement pas adaptées à ces camions», rappelle Christophe Pradervand, président de l’ASTAG.

Il souligne que les pays autorisant ce type de véhicule disposent souvent de plus d’espace que la Suisse. Il s’agit par exemple de la Suède ou de la Norvège.

Stéphane Florey espère parvenir à un large consensus autour de sa résolution. “Les Verts et le reste de la gauche devraient soutenir le texte, ainsi que le Centre et le MCG, il n’y a que pour le PLR ​​que j’ai quelques doutes.”

Émilien Ghidoni est journaliste à la Tribune de Genève depuis août 2022. Il couvre notamment les questions de mobilité et la commune de Vernier. Il est titulaire d’une maîtrise en journalisme et d’un baccalauréat en relations internationales.Plus d’informations @emilien_ghidoni

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