ce couple de boulangers cherche désespérément un acheteur

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Par Thibaud Delafosse
Publié le

14 avril 24 à 17h04

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Ils sont au bout du rouleau. Littéralement épuisé. Alors qu’ils étaient six à travailler dans leur boulangerie dans 2022William et Patricia Moy ne sont plus que deux à gérer le commerce de Quinéville (Manche). «C’est devenu très compliqué de trouver personnel. Nous avons un employé dans congé de maladie depuis un an, ce qui n’arrange pas les choses », soupire Patricia Moy.

À cela s’ajoute la situation économique très compliquée, avec l’explosion des coûts de l’électricité et des matières premières depuis plusieurs mois. « Cela nous a alourdi. » Et la maladie dont souffrit William Moy à mois d’octobre 2023.

Un chiffre d’affaires divisé par deux

Le couple de commerçants ne peut plus continuer dans ces conditions. Agés respectivement de 55 et 57 ans, William et Patricia Moy préfèrent arrêter emploi, du moins en tant que patrons. « Nous faisons tout ce que nous pouvons mais ce n’est pas facile. »

Déjà, ils sont obligés d’accueillir le clients uniquement de 7h à 13h du mardi au dimanche, hors heures de préparation, William Moy faisant à la fois office de boulanger et de pâtissier. Leur production a été réduite de moitié, tout comme leur chiffre d’affaires. Mais ils recherchent avant tout un acheteur depuis printemps 2023.

“On perd tout”

Ce qui est loin d’être une chose facile. Les gérants, basés à Quinéville depuis le 1euh Mai 2020, nous sommes tombés sur un os depuis un an.

Nous espérons partir avant septembre, mais cela ne sera possible que lorsque les locaux seront vendus. Le logement va de pair avec les affaires ; cela signifierait que nous perdrions à la fois notre emploi et notre appartement. Nous ne pouvons pas planifier tant que rien n’est signé. Maintenant que nous sommes à cinq ans de la retraite, nous devons tout recommencer à zéro. Nous perdons tout. Ce n’est pas amusant tous les jours.

Patricia MoyBoulanger à Quinéville

Dans leur quête, ils peuvent compter sur l’aide des municipalité, mais aussi la Communauté Urbaine du Cotentin, la Chambre des Métiers et de l’Artisanat de Normandie ainsi que la Foncière de Normandie. “La situation est difficile”, regrette René Hardy, le maire de Quinéville.

L’élu et son équipe veulent, à tout prix, préserver cette boulangerie. « Avoir une entreprise locale est extrêmement important pour notre ville, confie le premier édile.

Un « minimum vital »

Dans hiverun peu moins 300 habitants vivre dans la village. Une population vieillissante. « Il est constitué de 80 % de personnes qui sontl’âge de la retraite, qui souhaitait renouer avec ses racines. Un tel service est le strict minimum sur place, pour les personnes vieillissant ou ne pouvant plus conduire. La plupart d’entre eux habitent à 300-400 mètres maximum du commerce. »

Le maire met ainsi en avant ce besoin quotidien d’acheter du pain, mais aussi ce lieu de vie et de convivialité que constitue une boulangerie. « Cela permet aux gens de se rencontrer et de créer des liens sociaux. Pour la commune, avoir une vraie boulangerie est plus attractif qu’un simple dépôt de pain. »

Plusieurs freins

Pour expliquer les difficultés à trouver un repreneur, René Hardy donne plusieurs raisons. LE contexte économique loin d’être favorable, déjà.

De plus en plus de personnes préfèrent également privilégier la vie de famille, qui ne correspond pas au métier de boulanger. Nous avons eu quelques contacts avec de jeunes boulangers. Mais lorsqu’elles n’en ont pas les moyens, les banques refusent de les accompagner financièrement. C’est un gros obstacle.

René Hardy Maire de Quinéville

La mairie envisage, avec Foncière de Normandie, d’acquérir les murs pour inciter un jeune commerçant à s’installer. Autre Source de motivation : potentiel important dont dispose la boulangerie de Quinéville, avec un chiffre d’affaires annuel estimé à 250 000 à 300 000 eurosselon les analyses respectives de Patricia Moy et Réné Hardy.

” Nous avons 63% de résidences secondaires, ce qui porte le nombre d’habitants à 3 000 en été. Cette boulangerie intéresse les habitants d’un territoire de 6-7 km, dont la population de Saint-Marcouf. Il y a aussi trois campings Autour. »

Fort potentiel

Sans oublier le Musée de la Seconde Guerre mondiale, récemment repris par Océane Cholet et Timothé Van Kalck, qui attire 20 000 visiteurs par an. « Il y a aussi la D421 à proximité, qui mène à Utah Beach et Sainte-Mère-Église. Beaucoup touristes passer dans le coin. C’est une porte d’entrée vers le Val de Saire. Le cyclisme s’est également développé ces dernières années, de nombreuses personnes s’arrêtant pour acheter un sandwich ou un croissant. »

Selon le maire, le volet snacking pourrait être développé. « Les locaux ont un laboratoireUN hébergement avec trois chambres et un garage qui pourrait être transformé en salle de restauration rapide Par exemple. »

Ce qui inquiète le plus René Hardy, c’est que cette boulangerie finira par disparaître, si aucun repreneur n’est trouvé. « Nous craignons que les locaux soient vendus en Propriétéet que cela devient un location saisonnièrecomme presque partout sur littoral. Malheureusement, nous n’avons pas pu nous y opposer. » La bouteille est jetée à la mer.

Dans sa quête, la mairie de Quinéville a fait appel à SOS Villages, la plateforme d’accompagnement de TF1 pour la relance des entreprises en milieu rural, en lien avec la Chambre des Métiers et de l’Artisanat. Contact : [email protected].

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