Genève et les moyens de paix

L’ONU traverse une crise profonde. Et le site de Genève ne fait pas exception. L’argent manque ; 51 pays n’ont pas payé leurs contributions, entraînant un manque de liquidités. Les bâtiments seront fermés à partir du 22 avril comme à la fin de l’année dernière. Pour réaliser des économies qui semblent déjà insuffisantes.

Cette crise n’est que le symptôme d’un mal plus profond : le déclin du multilatéralisme, la montée des nationalismes, la course aux armements, la perte de crédibilité de l’ONU. À cela s’ajoute, à Genève, une neutralité suisse ébranlée, un affaiblissement de Genève en tant que site de conférences internationales de plus en plus compétitif et une moindre couverture médiatique de ce qui s’y passe.

Créée pour prévenir les conflits, l’ONU est, comme chacun le sait, paralysée par le veto des membres permanents du Conseil de sécurité. En Ukraine, après la révolution de Maïdan et les menaces russes, l’ONU n’a pas réussi à anticiper le conflit. Et ne parlons pas de la guerre au Moyen-Orient qui n’est pas nouvelle et qui pourrait à nouveau s’étendre. Son incapacité à se réformer l’a transformée. Elle n’anticipe plus, elle prend soin. Après. Faute de mieux.

Bien entendu, sans l’ONU, la situation serait pire. Sans Genève, le CICR et la diplomatie suisse aussi. Mais peut-on se contenter du fait que cette belle invention humaine des Nations Unies renonce à sa vocation ? Que la première ambition vacille et s’éteint sous les coups ? La paix est le désir de tous les Ukrainiens qui subissent la mort et la destruction, des Israéliens se trouvant vulnérables depuis le 7 octobre et des Palestiniens de Gaza sans issue de secours lorsque les bombes tuent et détruisent leurs maisons. Pareil au Congo RDC, en Birmanie, au Soudan, etc. La paix est le combat à mener avec l’argent qui reste.

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