L’année dernière, le canton du Valais a enregistré la plus forte augmentation de population de Suisse, aggravant la pénurie de logements et intensifiant la hausse des loyers. Face à cette situation, les autorités du Val de Bagnes réévaluent leurs priorités pour atténuer cette crise.
Il y a deux ans, la commune du Val de Bagnes était fière de présenter un projet comprenant un complexe touristique de 700 lits au Châble, situé juste en dessous de Verbier. Si ce projet Curala, à forte valeur ajoutée touristique, n’est pas abandonné, il est aujourd’hui au point mort.
En attendant, ce mercredi, les autorités ont présenté leur vision du développement du territoire de la commune pour les quinze prochaines années. Avec une nouvelle orientation claire : construire des appartements pour les résidents permanents et les saisonniers.
Pour ce faire, ils proposent de créer une fondation d’utilité publique communale dédiée au logement. Cette fondation serait chargée de fournir des appartements à des loyers abordables. Si cette solution est courante dans les centres urbains, elle est quasiment inexistante en Valais.
Un projet pour contrer l’inflation des prix
«Cet outil vise à permettre à des jeunes et à une population un peu plus défavorisée de trouver un logement sur la commune», explique jeudi dans La Matinale, Guillaume Collin, ingénieur municipal. « L’objectif est vraiment d’offrir des logements abordables à des personnes qui, sans cela, ne pourraient pas trouver de logement et pourraient être contraintes de quitter la municipalité. (…) C’est une solution que nous proposons à nos citoyens pour qu’ils puissent rester sur notre territoire», précise-t-il.
Un projet qui va dans le bon sens, estime Arnaud Maret, président du Collectif citoyen Curala qui avait lancé une pétition contre le projet touristique de 700 lits. « Nous vivons du tourisme, cela entraîne une augmentation des prix. Aujourd’hui, il est impératif de répondre à cette inflation », souligne-t-il.
Verbier restera haut de gamme
Critiqué pour sa manière de gérer le territoire de la commune, son président, Christophe Maret, explique qu’il ne s’agit pas d’un revirement de politique, mais d’une prise de conscience. « Je crois que les gens fortunés trouvent des propriétés adaptées à leurs moyens. Cependant, il existe clairement une classe de population qui a des besoins spécifiques. Il est essentiel que les personnes qui travaillent ici puissent se loger et vivre sur place. Il fallait répondre aux besoins de la population», dit-il.
Le Val de Bagnes et sa station de Verbier resteront une destination haut de gamme, tout en accordant une plus grande importance aux autres catégories de population de la région. Le Conseil général (législatif) devra encore valider le principe d’une fondation communale d’utilité publique. Un vote qui devrait avoir lieu en décembre prochain.
Sujet radio: Dianalice Ramsauer
Adaptation web : Miroslav Mares
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