Les présidents américain Joe Biden et russe Vladimir Poutine en juin 2021 à Genève. Il sera difficile de faire de même à Nidwald.Image : AP Pool AFP
La Suisse organisera en juin le sommet de la paix en Ukraine. Mais son succès dépendra avant tout des participants, notamment de la Chine et des États-Unis. Voici ce que nous en savons.
Le succès de la conférence de paix pour l’Ukraine en Suisse dépend en grande partie des pays qui y participeront. La question se pose notamment de savoir si le président américain Joe Biden viendra au Bürgenstock. Selon le ministre suisse des Affaires étrangères, Ignazio Cassis, la participation de l’Américain serait « centrale ».
Rappelons que l’initiative de ce sommet était la visite du président ukrainien Volodymyr Zelensky à Berne en janvier. C’était le point de départ d’un marathon diplomatique, histoire de convaincre le plus grand nombre possible de participants. Et rien n’est encore gagné.
Reste à convaincre l’essentiel Biden
La Maison Blanche n’a pas encore confirmé si le président Joe Biden assisterait à la conférence de paix. Un responsable sous couvert d’anonymat a expliqué : « Nous n’avons pas encore décidé qui du gouvernement américain pourrait participer au sommet. » Aucun projet de voyage du président des États-Unis ne peut être rendu public pour le moment, a déclaré le conseiller.
S’appuyant sur des indiscrétions, l’agence italienne Ansa affirme, de son côté, que Joe Biden pourrait participer après le sommet des dirigeants du G7 prévu du 13 au 15 juin en Italie. Et toujours selon cette même Source, les dirigeants de 80 à 100 pays d’Europe, d’Afrique, d’Amérique latine et du Moyen-Orient seraient attendus au Bürgenstock.
Pour la Russie, ce n’est toujours rien
Il ne semble pas que la Russie soit convaincue de participer à la conférence de paix. Ignazio Cassis a confirmé mercredi que les Russes « n’envisagent pas pour l’instant de participer au processus ». Le conseiller fédéral s’est toutefois entretenu avec le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov: la Russie est en effet le premier pays après l’Ukraine avec lequel Cassis a cherché à dialoguer.
L’ambassade de Russie à Berne a confirmé que Moscou n’était pas intéressée à participer. Aucune invitation n’a été reçue de la Suisse et même si cela devait se produire, la partie russe ne l’accepterait pas, a-t-elle déclaré dans une déclaration aux médias. La réunion de Bürgenstock ne sera qu’une nouvelle série de consultations stériles qui n’aboutiront à aucun résultat concret, estime-t-elle. A noter que l’ambassadeur de Russie auprès de l’ONU, à Genève, a déclaré fin mars qu’il «ne voit pas de place pour les bons offices suisses pour le moment».
Le diplomate a critiqué Berne non seulement pour les sanctions et son éloignement, selon lui, de la « neutralité », mais aussi pour les discussions en cours sur l’utilisation des fonds « volés » aux Russes qu’elle a gelés, soit environ 7 milliards de francs.
La Chine veut envisager une participation
La participation de la Chine est également importante pour le succès du sommet. Le pays a son propre plan de paix qui, selon Ignazio Cassis, devrait faire partie des discussions du sommet. Le ministère chinois des Affaires étrangères s’est exprimé positivement sur son site Internet concernant la participation. «Pour nous, cela signifie: ‘objectif atteint’», a souligné hier le conseiller fédéral. Dans une interview avec le NZZL’ambassadeur de Chine en Suisse, Wang Shihting, a également déclaré :
«Nous suivons de près la conférence sur l’Ukraine que la Suisse va organiser et nous étudions la possibilité d’y participer»
Cependant, la question posée à l’ambassade de Chine à Berne concernant la participation ou non du pays à la conférence de paix est restée sans réponse.
Ni la présidente de la Confédération Viola Amherd ni Ignazio Cassis n’ont confirmé ou démenti les noms des invités à la conférence de presse. Il est encore trop tôt pour cela. (jah / avec ats, cap et rr)
