« Je me suis immédiatement rendu au bâtiment de la police fédérale pour signaler le vol. J’y ai rencontré un policier qui m’a dit que cela ne relevait pas de la police fédérale. J’ai dû me rendre au commissariat à côté de la Grand-Place. »elle explique. « J’ai répondu que je n’allais pas aller aussi loin à pied alors que mon vélo, qui est géolocalisé et dont j’ai la trace, allait bientôt être chargé dans un camion, que c’était une perte de temps ! Je leur ai dit que j’allais appeler à l’endroit indiqué sur la géolocalisation.
Les chiffres fous des vols de vélos en Belgique : « Les bons voleurs se débarrasseront de n’importe quel cadenas »
C’est alors que Céline rencontre Volkan, un ancien militaire qui rend visite à un ami policier. Peiné par son histoire, il a décidé de retrousser ses manches et de l’accompagner sur elle”quête”. « Nous avons quand même sonné à l’adresse indiquée sur la carte GPS, et annoncé à l’interphone que nous venions récupérer mon vélo. J’étais visiblement inquiet, ne sachant pas sur qui j’allais tomber. Je savais très bien qu’il était là. Mais je n’ai pas eu de réponse. Il faut savoir que la géolocalisation est activée toutes les cinq minutes. On ne voit donc pas le vélo bouger en temps réel, mais par ‘saute’ Sur la carte.”
« Une histoire très belge »
Céline décide alors d’appeler la police pour intervenir à l’adresse. Mais au moment où la patrouille est arrivée, le vélo avait été déplacé. “Le fait de sonner a dû alerter le voleur. Le vélo n’était plus sur le territoire de Saint-Josse mais de Bruxelles Ville et les policiers de la zone nord ont eu le regret de m’annoncer qu’ils n’étaient plus compétents pour intervenir… Une histoire bien belge. Nous avons donc continué, avec Volkan, à suivre le sentier qui nous a mené jusqu’en bas des escaliers de la Tour des Finances, à côté de la Gare du Nord. Et là, dans cet endroit très sombre et lugubre, j’ai pu retrouver mon vélo laissé par le voleur ! Volkan était bien gonflé et prêt à se battre, j’ai eu beaucoup de chance de le croiser sinon je pense que j’aurais abandonné. Le lendemain, mes jambes tremblaient toute la journée, c’était une expérience stressante.
Son vélo est volé, il le retrouve grâce au traceur GPS
Un rapport a été déposé auprès de la police pour indiquer où se trouve le voleur afin que la police puisse lui rendre visite et voir ce qui se passait. “Je comprends que les vols de vélos ne sont pas la priorité de la police mais cette fois, il était géolocalisé, je savais très bien où il se trouvait et cela aurait peut-être pu permettre d’arrêter un réseau criminel »ajoute Céline.
Les profils des voleurs de vélos se diversifient : « Les vols ont souvent lieu dans des lieux très fréquentés »
Elle veut dénoncer le manque de sécurité des vélos à Bruxelles, à l’heure où les politiques encouragent la mobilité douce. “Une amie s’est fait voler son vélo exactement au même endroit. Les cadenas étaient bien placés, mais le poteau sur lequel étaient accrochés les vélos sortait de terre ! S’ils prennent deux vélos par concert, c’est exagéré et j’ai écrit au Botanique pour alerter de cette situation et éviter qu’il y ait de nouvelles victimes”conclut-elle.
Ce genre d’histoire n’est pas isolé. L’année dernière, un cycliste a mené une véritable enquête judiciaire pour retrouver le voleur de son vélo. Grâce à l’intervention de la police, tout un réseau criminel a été démantelé avant que les vélos ne soient envoyés vers les pays d’Europe de l’Est.
Le cyclisme est en constante évolution mais, en même temps, le nombre de vols n’a jamais été aussi élevé. Tous les vols ne sont pas signalés mais en moyenne, 600 vélos sont volés chaque jour en Belgique. Face à ce chiffre important, les associations compétentes continuent de réclamer des lieux plus sécurisés pour rassurer les cyclistes et inciter les citoyens à se tourner vers les mobilités douces.
