Prison à vie demandée pour la mère qui a tué deux de ses filles

Prison à vie demandée pour la mère qui a tué deux de ses filles
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9 avril 2024 – 20h12

(Keystone-ATS) Une femme de 41 ans qui a tué deux de ses filles, âgées de 7 et 8 ans, en janvier 2021 à Gerlafingen (SO), risque la réclusion à perpétuité. C’est la sanction demandée par le parquet mardi lors du procès qui s’est tenu à Soleure. Le jugement est attendu vendredi.

L’accusée, une ressortissante suisse, a tué ses victimes dans leur lit, les unes après les autres, d’un couteau de cuisine en plein cœur. Par son acte, elle a voulu « nuire le plus possible » à son mari, a indiqué le procureur dans son réquisitoire. Le couple s’était séparé quelques mois avant le drame. Le père avait demandé le divorce.

Frustration et jalousie, selon le parquet

La mère se sentait désavantagée par rapport à son mari et elle était jalouse, selon le parquet. Le fait qu’elle n’ait pas attaqué l’aîné n’est pas un hasard, car elle avait déjà été conçue avec un autre homme. De plus, les deux plus jeunes filles nécessitaient davantage de soins.

Devant le tribunal de grande instance de Bucheggberg-Wasseramt (SO), plusieurs témoins ont décrit une femme frustrée. La prévenue aurait souhaité s’adonner à des activités plus épanouissantes que celles d’une mère au foyer. « Elle a fait de ses deux plus jeunes enfants l’objet de sa frustration », a dénoncé le procureur, qui a requis la perpétuité pour meurtre.

La défense plaide le double meurtre

Face aux juges, les accusés ont relativisé cette frustration. Elle décrit ses deux plus jeunes filles comme « son projet de vie à l’époque », mais elle aurait aimé reprendre les études qu’elle avait interrompues.

L’avocat de la défense a demandé que la peine ne dépasse pas 13 ans pour meurtre. « Un acte de cette ampleur a toujours une histoire », a-t-il soutenu.

Troubles mentaux et enfance traumatisante

Selon une expertise psychiatrique, l’accusé souffre du syndrome borderline et d’un trouble de la personnalité histrionique. Son égocentrisme et son envie d’attirer l’attention en font partie. Les experts ont recommandé un traitement ambulatoire pendant qu’il purgeait sa peine de prison.

Devant les juges, la prévenue a raconté son enfance traumatisante dans la pauvreté en Amérique du Sud. Quand elle était petite, elle sniffait de la colle dans la rue avec d’autres enfants pour oublier la faim.

Elle a ensuite vécu dans un orphelinat avant d’être adoptée en Suisse à l’âge de 8 ans, sans y être préparée. Marginalisé à l’école, l’accusé a vécu une enfance malheureuse dans une famille adoptive dont la mère était stricte et le père souvent absent.

Délire de reproches contre le père

Le matin du 16 janvier 2021, la mère a pensé au suicide, mais elle ne voulait pas laisser ses plus jeunes filles seules, a-t-elle déclaré au tribunal. Selon son avocat, les problèmes psychologiques de l’accusé lui faisaient penser qu’ils seraient en danger en vivant avec leur père.

Dans les semaines qui ont précédé son crime, elle a alerté les autorités sur la prétendue dangerosité de son mari. Cette approche lui a également valu d’être accusé de diffamation. La défense demande un acquittement sur ce point, l’accusé n’ayant pas consciemment menti aux autorités.

L’avocat de la fille aînée de l’accusé réclame 100 000 francs de réparation pour préjudice moral de la part de son client ainsi qu’une indemnisation pour les futurs frais de traitement. L’avocat du père des deux victimes réclame une indemnisation de plus d’un million de francs.

 
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