Selon les résultats, l’écart se creuse entre les filles et les garçons en ce qui concerne leur état de santé mentale.
Santé mentale des jeunes
L’adolescence est une période compliquée, c’est un fait. Alors que le corps change drastiquement, les jeunes filles et les jeunes hommes doivent endurer des changements de look, d’attitude et de comportement, soumis aux injonctions sociales et aux aléas de la puberté.
La santé mentale est aussi souvent mise à rude épreuve, et rien ne s’est amélioré depuis le confinement. Selon les données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) publiées en novembre 2021, à l’échelle mondiale, « Un jeune sur sept âgé de 10 à 19 ans souffre d’un trouble mental […]» comme la dépression, l’anxiété ou les troubles du comportement. Le suicide serait la quatrième cause de décès chez les jeunes de 15 à 19 ans.
Sentiment de solitude et mauvaise santé mentale à l’entrée au secondaire
La question de la santé mentale occupe de plus en plus le devant de la scène en santé publique, une cause de plus en plus prise au sérieux et considérée. Santé publique France publie aujourd’hui une enquête sur « les résultats en santé mentale de l’enquête nationale dans les collèges et lycées auprès des adolescents sur la santé et les substances (EnCLASS) », en partenariat avec l’Éducation nationale.
Selon les points clés mis en lumière par cette étude, la majorité des collégiens et lycéens se disent en bonne santé et satisfaits de leur vie actuelle. Cependant, 21 % des collégiens et 27 % des lycéens déclarent éprouver un sentiment de solitude. 13% des lycéens ont déjà fait une tentative de suicide.
L’écart filles-garçons se creuse
Les filles et les garçons ne sont pas non plus égaux en matière de santé mentale, puisque l’étude souligne également que les filles ont également « une mauvaise santé mentale et un niveau de bien-être inférieur à celui des garçons » et que sur la période 2018-2022, une détérioration la santé mentale est plus marquée chez les filles que chez les garçons.
Si la santé mentale des filles est plus impactée que celle des garçons, cela pourrait s’expliquer par le rôle des réseaux sociaux qui sont plus néfastes pour les jeunes filles que pour les garçons. « Les réseauxaux sociaux sont […] beaucoup plus toxique pour les filles » a expliqué à la BBC Donna Jackson Nakazawa, écrivaine, spécialiste des neurosciences, de l’immunologie et des émotions, et auteur de « Les filles au bord du gouffre« .
Une société plus hostile envers les jeunes filles
Un monde numérique plus ciblé sur les filles, une vision sociétale plus pesante et plus exigeante, notamment sur le poids avec des proportions plus socialement acceptées que d’autres, cela se voit aussi dans la part de jeunes souffrant de troubles alimentaires. (TCA). Selon l’Association Anorexie Boulimie, 28 % des adolescentes sont touchées par des crises de boulimie. L’anorexie touche 0,9% des femmes selon Santé Publique France.
Le professeur Patrick Tounian, chef du service de nutrition pédiatrique et gastro-entérologie de l’hôpital Trousseau à Paris, a rapporté au Figaro qu’il accueille désormais entre 10 et 20 patients souffrant d’anorexie mentale par an dans ses services contre un cas par an il y a quelques années. . “Je n’ai jamais eu de garçons souffrant d’anorexie mentale dans mon service.», a-t-il souligné.
“Les études convergent : la santé mentale des adolescents s’est dégradée, en France et à l’international. Restons mobilisés pour le bien-être des jeunes !» a enfin déclaré le Dr Caroline Semaille, directrice générale de Santé publique France, qui rappelle également que chacun peut prendre soin de son bien-être au quotidien en «adopter des comportements bénéfiques pour son bien-être, comme pratiquer une activité physique, consacrer du temps à ses loisirs, dormir suffisamment, aider les autres […]».
Source : Santé Publique France
