Québec n’a pas à payer 700 000 $ à Jean Charest pour abus de procédure

Québec n’a pas à payer 700 000 $ à Jean Charest pour abus de procédure
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Le Québec n’a pas à payer plus de 700 000 $ à Jean Charest, a statué la Cour supérieure dans une affaire où l’ancien premier ministre poursuivait l’État québécois pour abus de procédure en lien avec les fuites à l’UPAC.

L’ancien premier ministre libéral a remporté une première manche dans un procès contre le gouvernement du Québec pour atteinte à sa vie privée, après la publication de documents de l’Unité permanente anticorruption (UPAC) par notre Bureau d’enquête à partir d’avril 2017.

Ces informations ont été recueillies dans le cadre d’une surveillance policière de M. Charest et de l’ancien financier libéral Marc Bibeau, dans le cadre d’une enquête sur les liens entre le financement politique et l’attribution de contrats publics. .

Nos confrères du Bureau d’enquête avaient notamment mis la main sur le dossier dressé par l’UPAC au sujet de Jean Charest, la liste de ses voyages à l’étranger et une demande de divulgation de son passeport.

L’enquête a depuis été close et aucune accusation n’a été déposée.

Au terme d’un premier procès, Québec a été condamné à payer 385 000 $ à Jean Charest pour la divulgation de ses renseignements personnels. L’UPAC a toutefois refusé de s’excuser pour sa conduite dans ce dossier.

Après cette première victoire, Jean Charest réclame désormais un montant additionnel de 717 000 $, invoquant un abus de procédure de la part du Procureur général du Québec (PGQ) dans le traitement du dossier devant les tribunaux.

Fuites

Son équipe d’avocats a opposé deux réponses aux arguments de M. Charest dans sa demande, en plus d’affirmer que Québec avait tardé à lui fournir des documents.

Le juge Gregory Moore a rejeté toutes les demandes dans un jugement rendu mardi dernier. L’ancien Premier ministre dispose désormais de 30 jours pour faire appel s’il le souhaite.

Ainsi, lorsque Jean Charest souligne que l’UPAC n’avait pas mis en place de mesures pour empêcher qu’un employé puisse transférer des documents à l’extérieur sans être identifié, le juge Moore souligne que l’auteur de la fuite n’a toujours pas été appréhendé et que l’enquête a été lancée en L’année 2018 est toujours en cours.

Il est donc impossible de savoir comment les documents ont transité. “M. Charest présume que l’UPAC n’a pas mis en place des mesures de sécurité adéquates pour protéger ses renseignements personnels puisque ceux-ci se sont retrouvés dans Le Journal de Montréal et parce que l’UPAC admet que la fuite provenait de l’interne », écrit le juge Moore.

Jean Charest a également affirmé que Québec avait attendu la fin du procès pour révéler que «l’UPAC refuse de se soumettre aux lois qui protègent les renseignements personnels recueillis dans le cadre de ses enquêtes criminelles».

Le juge affirme cette fois qu’il s’agit d’une « interprétation inexacte » des déclarations du procureur général, qui soutenait que l’UPAC a le droit de partager des informations entre ses membres et avec certains ministères.

Limite de temps

Quant à l’affirmation selon laquelle le Québec aurait tardé à transmettre certains documents, le juge de la Cour supérieure a noté que Jean Charest avait demandé de nombreux nouveaux documents avant le procès.

«Malgré la quantité de nouveaux documents, le PGQ s’entend, lors d’une conférence de gestion tenue le 16 septembre, de ne pas demander le report du procès qui débutera dans dix jours», note le juge.

Le calendrier, ajoute-t-il, « démontre que le PGQ n’a pas pris un temps déraisonnable ».

Au moment de la publication, Jean Charest n’avait pas répondu à notre demande de commentaires.

Au Québec, le cabinet du ministre de la Justice a refusé de commenter le dossier.

Une saga de dix ans

  • Avril 2014 : Lancement par l’UPAC de l’enquête Mâchurer sur des allégations de financement illégal du Parti libéral du Québec (PLQ).
  • Avril 2017 : Notre Bureau d’enquête révèle de nombreux documents qui démontrent l’étendue de la surveillance policière de l’ancien premier ministre Jean Charest.
  • Février 2022 : L’UPAC clôt l’enquête Mâchurer, sans porter d’accusations liées au financement du PLQ.
  • Avril 2023 : La Cour supérieure oblige le gouvernement du Québec à verser 385 000 $ à Jean Charest pour atteinte à sa vie privée, en raison de fuites de renseignements personnels.
  • Avril 2024 : Jean Charest échoue dans son deuxième procès contre l’État du Québec, où il réclame plus de 700 000 $ pour abus de procédure.

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