Les experts ont critiqué le manque de détermination de la Suisse face à la violence domestique. Les organisations d’aide aux victimes dénoncent un manque de moyens, alors que 19 000 cas ont été recensés en 2022, soit plus que le nombre d’accidents de la route.
Depuis qu’elle a signé la Convention d’Istanbul en 2018, la Suisse a prévu 44 mesures pour lutter contre la violence domestique. Cependant, même les infrastructures les plus simples, comme les locaux pour accueillir les victimes, manquent d’argent.
«Dans la Convention d’Istanbul, la Suisse et les cantons s’engagent à ce qu’il y ait une salle d’accueil dans chaque canton, et ce n’est pas encore le cas, c’est aux associations de le faire. “Ce n’est pas normal. Si on ne nous aide pas financièrement, cela prendra beaucoup plus de temps», prévient Géraldine Marquis, présidente de l’association Mél et membre du Réseau contre les féminicides, dans La Matinale.
Un fémicide toutes les deux semaines
La Suisse dépense plus de 160 millions de francs pour financer la lutte contre les violences domestiques, notamment par la prévention, les consultations ou l’aide médicale.
« Nous pourrions faire plus, mais cela dépend de la mise en œuvre. Parfois, ce sont les cantons qui financent une partie de ces projets, parfois ce sont aussi des décisions politiques», explique Gian Beeli, responsable du secteur «violence» à l’Office fédéral pour l’égalité entre les femmes et les hommes.
Cela ne satisfait pas Géraldine Marquis. « Il y a des choses qui bougent et c’est bien, mais ça avance tellement lentement », regrette-t-elle.
“C’est bien qu’il y ait cette prise de conscience au niveau de l’Etat, mais si on ne s’en donne pas les moyens, si on ne durcit pas la loi, il y aura encore des féminicides.” Actuellement, une femme est victime d’un fémicide toutes les deux semaines en Suisse.
Célia Bertholet/asch
#Suisse
