fils de voleur, l’accusé a sa propre carrière délinquante

fils de voleur, l’accusé a sa propre carrière délinquante
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LL’arme du crime était sous le corps. Le 9 septembre 2020, appelée aux secours avenue François-Mitterrand à Floirac, la police découvre un homme qui gémit sur le balcon. C’est en le plaçant dans la position latérale de sécurité qu’ils ont aperçu un couteau de cuisine ensanglanté.

Le blessé a juste eu le temps de dire qu’il avait été poignardé au poumon gauche et à la gorge. Il n’a pas survécu. Il s’appelait Hamdi Sellami, il avait 34 ans. Le locataire des lieux, Skander Sghaier, a été interpellé au retour d’un retrait d’espèces et d’un achat de cigarettes, effectué avec la carte bancaire d’un troisième homme, Benoît Bosch.

Auto défense ?

Depuis le 2 avril, il comparaît pour assassinat devant la cour d’assises de la Gironde, tandis que Skander Sghaier est jugé pour extorsion. Le jour des faits, le défunt et le locataire de l’appartement de Floirac auraient donné rendez-vous pour prendre un verre.

Chemin faisant, ils rencontrent Benoît Bosch, intéressé par la chasuble de chantier orange de Hamdi Sellami et acceptent de les suivre et de prolonger la soirée. Quelques bières et une dose de cocaïne plus tard, l’ambiance avait changé.

Benoît Bosch jure qu’il n’a pas remis sa carte et son téléphone mais qu’ils lui ont été extorqués. Ses avocats, Msont Dominique Laplagne et Guerric Brouillou-Laporte assurent que les accusés ont alors agi en état de légitime défense. Resté seul avec la victime, l’accusé admet que « techniquement » il ne peut s’agir que de lui, mais ne se souvient pas de l’avoir poignardé. Selon lui, son cerveau « s’est mis en sécurité ».

« L’alcool, un poison »

Fils d’un voyou et ancienne mère modèle, il a connu une enfance instable et démunie. Son père était souvent incarcéré, sa mère tenait un bar. Il a été placé en famille d’accueil avec sa sœur jumelle. De retour au domicile de sa mère, il découvre rapidement l’ivresse de la fugue, de l’alcool et de la drogue. Fidèle, il gardera toujours les liens familiaux. En 2011, il réalise son rêve d’enfant en réunissant ses parents sous le même toit.

Si son père est un voleur et un trafiquant récidiviste, Benoît Bosch mène sa propre carrière de délinquant. En 2021, ils se sont retrouvés dans la même prison ! Vingt-quatre mentions assombrissent le casier judiciaire du fils. Notamment pour conduite automobile ou violences sous l’emprise de l’alcool, violation de la législation antidrogue. « Assez de sonnettes d’alarme de la justice », estime la présidente Marie-Noëlle Billaud.

« C’est un ange le ventre vide, mais un démon ivre », résume un ex.

Deux fois père, Benoît Bosch est décrit comme un travailleur acharné, « une bonne personne mais… ». «C’est un ange le ventre vide, mais un démon ivre», résume un ex sur qui il a levé la main. « Sous l’emprise de drogues, il est terrifié et quand il reprend ses esprits, il ne s’en souvient plus. » « Oui, je fais des black-outs », décrit l’accusé. « L’alcool, pour moi, est un poison mais j’ai toujours pensé que je pourrais le gérer. Si j’avais été clair et sobre ce soir-là, je ne les aurais pas suivis. »

Il admet avoir tendance à tergiverser et se dit conscient que sa fierté peut être déplacée. « Mais il y a quatre ans, j’aurais dit quelque chose de différent. Je travaille sur moi-même en prison. Je me sens un peu changé et un peu perdu parce que je ne sais pas ce que je deviens. « Le verdict est attendu vendredi.

 
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