Se faire mordre par une sangsue pour se soigner : cette pratique ancestrale, appelée hirudothérapie, est même utilisée aujourd’hui dans les hôpitaux. En Suisse, un laboratoire élève et cultive des sangsues médicinales.
Il n’existe en Suisse qu’un seul laboratoire qui élève des sangsues. Depuis plus de 20 ans, le docteur Dominique Kähler Schweizer partage son quotidien avec des milliers de sangsues.
Cette femme médecin installée dans un petit village du canton de Saint-Gall écrit des livres, forme des médecins et des naturopathes, mais surtout élève des sangsues destinées aux hôpitaux.
Cultiver et purifier des sangsues est tout un savoir-faire : nourries avec du sang d’agneau, de poulet et de veau, elles doivent vivre à une température constante et avec une qualité d’eau irréprochable.
« Une sangsue ne devient médicinale que lorsqu’elle a jeûné. Il faut jeûner au moins six mois», explique Dominique Kähler Schweizer, médecin, dans le 19h30. Il faut donc savoir identifier ceux qui seront prêts à soigner. Il faut pêcher « les sangsues qui nagent, car ce sont elles qui ont faim ».
Entre 100 et 300 sangsues par an au CHUV
La sangsue est un animal utilisé depuis l’Antiquité et même en médecine traditionnelle. Ainsi, le CHUV en utilise entre « 100 et 300 par an, principalement dans les services de chirurgie septique ou de chirurgie plastique ou reconstructive », indique Pierre Voirol, pharmacien-chef adjoint au CHUV. “Pour un patient, on peut avoir besoin de 70 sangsues en très peu de temps pour des lambeaux, des zones mal irriguées ou des hématomes.”
Les médecins prescrivent également des traitements avec des sangsues. “Les sangsues sont vraiment intéressantes pour les douleurs arthrosiques, les lombalgies, les lombalgies, car elles injectent un anti-inflammatoire qui a une durée d’action de 8 à 9 mois”, note Nicolas Woesteland, médecin généraliste.
Les soins d’hirudothérapie sont pris en charge par une assurance complémentaire. Il coûte en moyenne 180 francs par séance et offre une alternative lorsque les traitements traditionnels n’ont eu aucun effet.
Reportage télé : Katia Hess
Adaptation Web : réseau local
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