« Cautère sur une jambe de bois » ou quand l’Algérie veut isoler le Maroc et créer une autre UMA

« Cautère sur une jambe de bois » ou quand l’Algérie veut isoler le Maroc et créer une autre UMA
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Par Hassan Alaoui

D’échec en échec, le gouvernement algérien n’hésite pas à défaire le Maghreb et à détruire ses idéaux, construits en 1989 avec une forte conviction, à force de travail et non sans un objectif : celui d’offrir à ses peuples un projet ambitieux, pour réécrire leur nouveau histoire avec le sceau de la fraternité, de l’unité et de la prospérité. Mais voilà que Tebboune, aventurier de la politique et de la chicane, exécuteur des ordres de son alter ego militaire, soldat de profession, Saïd Chengriha s’agite et s’entête à saboter le Maroc. Pleins de honte, ils veulent créer un autre Maghreb, enterrer l’UMA dont le Maroc est le principal fondateur et l’isoler, l’exclure pour ainsi dire. Narratif…

Cinq chefs d’État, le roi Hassan II, Chadli Bendjedid d’Algérie, Zine El Abidine Ben Ali de Tunisie, Mohamed Ould Taîaa de Mauritanie et Mouamar Kadhafi de Libye, apparaissent debout au balcon de la Wilaya de Marrakech le 17 février 1989, un large sourire de victoire traversant leur visage. Cette photo a en effet immortalisé un tournant historique, d’une part la relative accalmie de la tension maroco-algérienne et d’autre part l’attachement proclamé des cinq dirigeants à unir leurs efforts pour sortir d’une ornière écrasante synonyme de paralysie.

Car, il faut le souligner, aucune réunion à ce niveau n’avait été organisée depuis 1958 lorsqu’à Tanger, les partis politiques du Maroc, de la Tunisie et de l’Algérie se sont réunis pour jeter les bases d’une union dont le premier objectif affiché était de soutenir la lutte de libération du ce dernier pays, sous la direction du FLN.

Trente-deux ans s’étaient écoulés entre l’un et l’autre événement qui nous donnait l’image irénique d’un ensemble géopolitique unifié. En 1989, le Maghreb Arabe Uni (UMA) est fondé avec la particularité que le roi Hassan II y joue un rôle fondamental. Il avait cette force et cette conviction profonde que l’usure menaçante du temps, les divergences idéologiques, l’adversité des uns et des autres, les tensions ne pouvaient en aucun cas avoir raison des idéaux proclamés à Tanger en avril 1958. , Hassan II avait acquis une expérience de rassembleur en organisant au Maroc une dizaine de grands sommets arabes, islamiques et africains et en réconciliant tour à tour les dirigeants querelleurs.

Autrement dit, le roi Hussein de Jordanie et Yasser Arafat, les présidents Hafez el-Assad de Syrie et Saddam Hussein d’Irak, ce dernier et l’émir al-Sabah du Koweït et tout ça… Dans le même temps, le roi Hassan He a même pris le risque d’en faire un. au petit matin du Ramadan, le 26 février 1983, à la frontière maroco-algérienne, à Akid Lotfi exactement, petite ville devenue le symbole de la réconciliation. Ce Sommet presque improvisé sur les lignes de démarcation et une frontière franchie des deux côtés, sera suivi le 4 mai 1987 d’une autre rencontre en présence du roi Fahd d’Arabie Saoudite qui avait tenté tant bien que mal de jouer les Missi dominici de la paix. entre les deux pays. Dans le sillage de ce rapprochement inédit et porteur d’espoir, le projet d’intégration d’autres pays voisins fait son chemin.

Le roi Hassan II non seulement en constituait le pilier, mais il avait, en quelque sorte, avec un génie rassembleur, tracé la voie de la réconciliation : en août 1984, il recevait à Rabat, en plein mois de Ramadan, le président Mouammar Kadhafi. , arrivé impromptu à notre heure, la main tendue et une volonté manifeste de se rapprocher du Maroc. Le leader de la Jamahirya avait déjà essuyé échecs après échecs dans sa tentative de former une union arabe de type nassériste, notamment avec Habib Bourguiba de Tunisie. Il avait également combattu le Royaume du Maroc et, bien sûr, financé massivement le Polisario de connivence avec Houari Boumediene avant qu’Hassan II ne l’en dissuade lors de sa visite au Maroc…

Ces faits ici relatés nous donnent la mesure réelle – et vécue – d’un contexte politique régional, fait de tensions et de luttes ayant constitué la toile de fond de retournements d’alliances, dont un prudent rapprochement maroco-algérien qui a conduit au lancement du projet UMA. .

Le Maroc, pays hôte, socle s’il en est de cette organisation régionale dotée du pouvoir et des mécanismes appropriés, n’a cessé de jouer le rôle de catalyseur, de leader dont la seule ambition est de créer de réelles synergies au niveau du développement, partagé croissance, promotion des libertés aussi. Le Maghreb, ensemble géo-économique et politique, pôle composé de cinq pays dont le dénominateur commun est d’être un vecteur que tout justifie : une même histoire, une langue commune, une religion unitaire, et puis cet attachement irréversible aux idéaux démocratiques. des sociétés solennellement proclamées en 1958 attachées au comble d’une lutte libératrice.

Pour mémoire, on ne manquera pas de rappeler que quelques siècles avant l’occupation coloniale de 1830 en Algérie et de 1912 au Maroc notamment, la notion d’un Maghreb uni – par référence au Machrek – avait bel et bien existé face à une Europe déchirée. à part par des conflits, des guerres intestines et picrocholines, ne serait-ce que dans ce cas parce que les dynasties des Murabitines (Almoravides aux XIe et XIIe siècles), des Mouwahidin (Almohades aux XIIe et XIIIe siècles) entre autres y avaient régné et laissé leur marque. En réalité, le territoire maghrébin, bien que distinct par ses traits propres, est le prolongement de cette ligne maritime qui part du Moyen, fixe son nouveau départ de la Libye, peuplée d’un peu plus de 100 millions d’habitants, une ligne de crête par son potentiel. et ses biens communs. Son histoire est d’abord celle de son espace qui ne connaît aucune rupture, son trait essentiel est la continuité historique depuis, disons, l’empire de Rome qui fut le premier colonisateur.

Ce n’est pas une mémoire incrédule qui nous fait défaut ou nous induit en erreur : le Maghreb n’échappe ni à son histoire ni à sa mémoire, à ses territoires établis, à ses frontières tracées au ciseau depuis la nuit des temps. Et ce n’est pas Tebboune, président frustré qui viendrait le transfigurer sans aucune légitimité, si ce n’est cette médiocrité rampante, composante de la haine irascible vouée au Maroc par un Boukharrouba, alias Boumediene, colonel de son Etat. Il faut souligner que l’entreprise de création d’un Maghreb sans Maroc est tout simplement une entreprise vouée à l’échec car elle reflète d’emblée un acte de mauvaise foi, une aventure comme toutes celles dont Alger ne se lasse pas. ne pas clamer tout le temps dans un mouvement d’échecs répétés et d’acharnement.

Cela dit, nous sommes stupéfaits par une énième tentative désespérée d’isoler ainsi le Royaume du Maroc, en divisant ce qui reste encore de cette entité fantomatique vouée à une mort lente qu’est l’UMA. Sans doute faut-il rappeler que « le coma de l’UMA » dont parle Ahmed Attaf, ministre algérien des Affaires, avec son manque de conviction et sa propension au mensonge, est en grande partie la faute de l’Algérie.

Elle n’a jamais respecté ses engagements ni honoré ses promesses, notamment avec le Maroc. Voué à déstabiliser notre pays dans tous les sens depuis maintenant soixante ans, il continue de l’attaquer par tous les moyens dans une lutte qui ne s’encombre d’aucun principe moral, usant et abusant de tous les subterfuges, y compris le mimétisme et le vol caractérisé de nos droits laïcs et ancestraux. , culturel, artistique, culinaire, vestimentaire et même existentiel. Bref, c’est le cas psychiatrique paradoxal de l’appropriation de l’identité marocaine pour compenser celle d’un État sans substance et dépouillé de tout.

Les tentatives de séduire et de rallier la Tunisie, la Mauritanie et la Libye pour les entraîner dans un jeu morbide d’isolement du Maroc sont en réalité un chantage devenu endémique au sein de la junte, une arme de guerre dérisoire. , qui rappelle les valises remplies de pétrodollars de l’époque, distribuées en catimini par les services de Mohamed Toufik, dit Médine, dans les coulisses des sommets africains et ailleurs.

On ne peut expliquer toutes ces manœuvres dilatoires qu’en mettant en avant les difficultés insurmontables d’un État désemparé, perdant à son tour la confiance internationale, son influence de plus en plus érodée et confronté, sur le plan intérieur, à une descente aux enfers.

Le miroir grossissant de cette vaste crise de désarroi, c’est entre autres l’échec radical en Afrique centrale que la junte militaire a vite cru apprivoiser, les aventures pittoresques d’un Chengriha en Arabie Saoudite, au Qatar pour ne citer qu’eux, le échec retentissant des BRICS, la rupture incandescente avec la Russie qui ne livre plus d’armes, l’insondable calamité politique sur le plan institutionnel qui fait dire à Tebboune une chose puis son contraire ensuite.

Alors ces allers-retours cataclysmiques dans l’annonce – et surtout la décision – des dates de l’élection présidentielle, retardé un tour, puis anticipé un autre, ainsi que la menace tout simplement de les reporter sine die, et de cette propension à jouer l’amphigouri qui est un défaut congénital depuis plus de soixante ans dans le régime et justifie à nos yeux cette triste image d’une Algérie devenue un « cautère sur jambe de bois »… Tout cela nous raconte la lourde emprise de l’armée sur le pays, de cette réalité désormais inscrite sur ses frontispices que le pathétique Chengriha poursuit son œuvre de destruction et d’effondrement de l’Algérie.

 
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