le promoteur du boulevard Al Abtal prive tout un quartier de routes d’accès

le promoteur du boulevard Al Abtal prive tout un quartier de routes d’accès
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Imaginez qu’un jour, en rentrant du travail, vous trouviez les artères qui donnent accès à votre quartier pratiquement condamnées. Et il faut beaucoup de gymnastique pour pouvoir rentrer chez soi. Ce scénario improbable est pourtant devenu la réalité pour les habitants du quartier Guynemer à Casablanca. Tu dois le voir pour le croire ! Dans ce quartier chic et calme, jouxtant Casa Finance City (CFC), le choc et l’incompréhension du premier jour ont laissé place à l’indignation puis à la fureur. En cause, le plan d’aménagement du boulevard « Al Abtal », qui ne prévoit aucun accès aux résidences ! L’opération a principalement porté sur l’élargissement de la route et la création de plusieurs places de stationnement.

“Ce n’est pas une route à deux voies, c’est une voie rapide !”

Après avoir supporté sans broncher les désagréments des travaux, les riverains ont été désagréablement surpris par le résultat final. Sur le tronçon qui longe tout le quartier, et qui le sépare du siège de l’OCP, aucune intersection n’a été créée. Même pas une bosse ! Les deux voies sont désormais séparées de bout en bout par une bordure qui fait office de barrière pour les automobilistes. Or, les cinq rues qui menaient à ce boulevard étaient là, sauf que le plan n’en tenait pas compte. “Mais qui est l’ingénieur qui a eu cette brillante idée ?” s’exclame l’un des habitants.

Tout comme ses voisins, il ne sait plus où donner de la tête.

« Vous n’imaginez pas les complications que cela implique pour nous au quotidien ! imaginez, il y a cinq rues qui me permettraient d’accéder à mon quartier, mais que je ne peux pas utiliser. Pour pouvoir rentrer chez moi, je dois faire un long détour par la route d’El Jadida. Cela ressemble à l’anecdote marocaine « où est ton oreille Joha » ! se moque-t-il amèrement. « Et puis ce détour, c’est un parcours du combattant avec des bouchons ! En plus d’être très étroite, l’accès par cette route est vraiment dangereux. Des gens y ont perdu la vie ! » ajoute un autre résident. « Pourquoi ne pas penser à mettre en place un rond-point par exemple ? Une solution simple qui aurait résolu le problème ! fait-il remarquer. “En l’état, ce n’est pas une double voie, c’est une voie rapide !”, précise-t-il.

« On arrive à sortir du quartier, mais en file indienne !

Heureusement, les résidents peuvent sortir du quartier par les cinq rues qui s’ouvrent sur l’artère principale. Mais même là, il y a un piège ! « Le génie dans toute sa splendeur ! On parvient à sortir, mais en file indienne ! Nous sortons pour nous retrouver coincés dans une seule voie séparée sur toute la longueur de l’avenue principale, ce qui finit par nous déposer tous au rond-point. Il suffit d’un petit accident et nous y passerons la journée ! dit une mère. « Nous avons aussi des problèmes avec le transport scolaire. Les chauffeurs sont encore plus mécontents que nous. Ils sont réticents à venir chercher ou déposer nos enfants », ajoute-t-elle.

Mais le pire, selon elle, ce sont les risques encourus en cas de force majeure. « Pouvez-vous imaginer si nous devions tous quitter le quartier précipitamment ? Et puis comment les ambulances, pompiers, forces de l’ordre ou autres pourront-ils y accéder rapidement en cas de besoin ? Ces gens ont-ils seulement pensé à notre sécurité et à celle de nos enfants ? se demande-t-elle.

« Notre quartier était discriminé par rapport au quartier CFC !

Dans le quartier attenant, beaucoup plus huppé, les équipements ont été mieux pensés. Une chose que les habitants du quartier Guynemer jugent discriminatoire. « Sur les artères du quartier CFC, nous avons bien pensé à multiplier les carrefours et les feux tricolores à chaque extrémité de la rue. C’est vraiment discriminatoire ! Nous avons droit au même traitement», a déclaré un résident. « Nous avons frappé à plusieurs portes, mais on nous a dit qu’il n’y avait rien à faire pour le moment. Que tout le projet a été validé en haut lieu ! », déplore-t-elle.

Mais les habitants ne désespèrent pas. Pour faire entendre leur voix, ils ont adressé leurs doléances aux autorités compétentes, notamment au gouverneur de la préfecture du district de Hay Hassani, Khadija Benchouikh. Dans une correspondance datée du 22 mars, les habitants ont déploré le « préjudice » qu’ils ont subi et contesté la solution qui leur a été imposée, jugée dangereuse et peu sûre. Ils ont également déploré « l’abus de pouvoir » ainsi que le traitement « discriminatoire » par rapport à leurs voisins du quartier CFC. Les riverains ont également rejeté la solution proposée, qui consiste à ouvrir les accès au niveau de l’OCP. «Cette proposition ne résoudra pas le problème qui persistera pour les habitants des 4e et 5e rues», explique-t-on dans le document dont «Le Matin» possède copie.

 
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