Léa n’avait « aucune chance de survivre » après avoir été fauchée à Bouquemaison

Léa n’avait « aucune chance de survivre » après avoir été fauchée à Bouquemaison
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Deuxième journée de procès aux assises de la Somme pour Laura et Bernard, tous deux âgés de 32 ans. Le couple est accusé d’avoir assassiné Léa, 23 ans, la nouvelle compagne du mari avec qui, dit-il, il n’arrivait pas à rompre. Ce jeudi matin, les experts étaient à la barre, dont l’expert automobile, qui a examiné les voitures du couple. Les témoignages soutiennent le fait que l’accusé a prémédité les faits.

Les deux pannes de la voiture de l’accusé ont été provoquées

L’examen de la voiture Audi de Bernard démontre que deux pannes successives ont eu lieu sur le véhicule quelques minutes avant le décès de Léa. Première panne à 21h08, le 14 septembre 2021 : Bernard se trouve alors sur le parking de l’Ehpad où travaille Léa. L’expert indique qu’à ce moment, le capot est relevé : une première manipulation est effectuée, elle provoque un dysfonctionnement mais n’empêche pas la conduite. Bernard reprend le volant, selon des témoins ; à 21h22, il prend la route avec Léa. Au bout d’un kilomètre, la voiture broute deux fois ; Bernard décide de s’arrêter après une nouvelle alerte à 21h26. C’est là que, selon l’expert, l’accusé rouvre le capot et provoque une seconde panne, qui empêche cette fois le véhicule de rouler.Deux manipulations très techniques, impossibles à réaliser dans le noir si vous ne les avez pas déjà faites, et si vous n’y connaissez rien en mécanique.“, indique l’expert. Pourtant, Bernard est passionné de mécanique.

C’est à ce moment que Bernard et Léa décident de rentrer chez eux à pied, peu avant que Laura, la femme, arrive dans une voiture et renverse mortellement la femme de 23 ans. La vitesse est estimée entre 85 et 90 km/h : «Au-dessus de 70 km/h, un adulte heurté par une voiture n’a aucune chance de survivre», explique l’expert automobile. C’est ce que confirment les médecins légistes, qui ont examiné le corps de Léa au lendemain de sa mort. Son crâne était fracassé, elle souffrait d’hémorragies importantes. L’examen a montré qu’« elle a été touchée au côté droit, ce que confirme l’analyse du véhicule de Laura ».Elle a probablement vécu quelques instants après l’impact, mais elle n’avait aucune chance de survivre après l’impact.», confirme un médecin légiste.

Bernard confirme avoir dit à Léa de marcher du côté droit de la route, dans le sens de la circulation.pour éviter d’être ébloui par les voitures arrivant devant“.”Si vous aviez voulu protéger Léa, auriez-vous marché à contresens ?“demande le président.”Oui», répond l’accusé, qui reconnaît ne pas avoir offert le gilet réfléchissant qu’il portait à sa compagne. “Marcher dans cette direction était-il aussi un moyen pour Léa d’éviter de voir arriver la voiture de Laura ? Sinon, elle aurait pu s’en aller ?« L’accusé hoche à nouveau la tête.

Léa, une jeune femme « réservée », qui avait coupé les ponts avec de nombreuses personnes

Ce jeudi est également marqué par le témoignage d’un enquêteur de personnalité, qui a dressé le portrait de Léa, la victime. Agée de 23 ans au moment de son décès, elle est présentée comme une jeune femme »très réservé», consciencieuse et déterminée dans son travail aide-soignant pour personnes âgées à Doullens. La vie de Léa a été bouleversée en décembre 2020, lorsqu’elle a perdu sa mère à cause d’un cancer. La jeune femme était même allée s’installer chez ce dernier pour l’accompagner à la fin de sa vie.

Ce qui revient aussi, c’est que Léa avait progressivement coupé les ponts avec certains amis et les gens autour de lui peu avant sa mort. “La famille de Léa a appris tardivement sa relation avec Bernarddétaille l’enquêteur. Son père l’a appris grâce à une publication sur Facebook et n’a jamais rencontré Bernard. Le père de Léa ne voulait pas être intrusif dans la vie de sa fille, il voulait la laisser indépendante : elle était assez seule dans ses choix de vie“, poursuit l’expert. Ce qui a également accentué l’isolement de Léa, habitant Frévent dans le Pas-de-Calais, dans les mois précédant son décès, c’est la suspension de son permis de conduire après un long excès de vitesse : «Elle était devenue dépendante de son entourage pour se déplacer et ne pouvait plus vaquer à ses occupations comme elle le souhaitait : elle est devenue plus distante à partir de ce moment.“, conclut l’expert.

 
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