Après la campagne électorale et son lot de promesses, place à la réalité du pouvoir. Comment le nouveau président élu Bassirou Diomaye Faye, une fois investi, gouvernera-t-il et exécutera-t-il son programme même s’il ne dispose pas de majorité à l’Assemblée nationale ?
Nina Penda Faye, journaliste et analyste politique, membre de la société civile estime que« En effet, il y aura des difficultés si jamais des lois doivent être votées à l’Assemblée nationale, étant entendu que la coalition d’opposition Yéwwi Askan Wi ne pourra pas être majoritaire. Ce qui est probable, c’est que nous nous retrouvons face à la dissolution de l’Assemblée nationale.»
Gouverné par décret
Justement, cette dissolution pourrait intervenir en septembre prochain selon la loi sénégalaise qui prévoit également la gestion du pays par décret. Le nouveau président pourra donc gouverner et exécuter son programme par ordre, estime Alimou Barro, juriste et membre fondateur du Pastef.
Écoutez le reportage à Dakar…
>Il prévient, rapportant les propos d’Ousmane Sonko lors du dernier meeting électoral de Bassirou Diomaye Faye à Dakar, qu’aucune alliance ni rassemblement de partis ou de leaders politiques à la coalition « Diomaye président » ne donnera droit à un quelconque partage du pouvoir.
Rechercher toutes les compétences
Selon Alimou Barro, « Il existe de nombreux partis ainsi que des mouvements politiques. Nous leur avons clairement dit que nous étions maîtres du jeu, que le président est maître du jeu. Ils n’en sont pas venus à espérer quelque chose. Il ne s’agit pas de partager le gâteau. Cependant, nous avons besoin de compétences. Partout où il y a un Sénégalais qui peut faire avancer un secteur, nous le chercherons, qu’il soit partisan ou non, s’il est Sénégalais, capable et compétent.
Bassirou Diomaye Faye a été rejoint avant le premier tour de la présidentielle du 24 mars par le Parti démocratique sénégalais, le PDS de Karim Wade toujours en exil au Qatar. Deux autres candidats à la présidentielle l’avaient également rejoint. Mais pour l’instant, rien n’indique que le président élu pourrait faire appel aux partis qui l’ont soutenu pour diriger le pays.