« Il y a un changement dans le discours des climato-sceptiques »

« Il y a un changement dans le discours des climato-sceptiques »
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« Les compagnies d’assurance climat ne nient pas que l’activité humaine ait un impact sur le climat. Ils ne nient pas non plus l’existence d’un dérèglement climatique ni les effets de ce dérèglement. Mais ils les sous-estiment et sous-estiment également le besoin d’adaptation.

Pascal Mormal, climatologue à l’Institut royal météorologique de Belgique (IRM), est aux premières loges pour observer ces discours.

Les personnalités politiques et une partie du grand public, plus ou moins informés, ou qui feignent de ne pas vouloir ouvrir les yeux, ont tendance à relativiser l’importance des événements climatiques extrêmes. Ce fut le cas récemment avec de fortes chutes de neige dans les Alpes du Sud et une partie des Pyrénées. Les gens disaient : “Vous voyez, cela faisait longtemps qu’on n’avait pas enregistré des épaisseurs de neige aussi importantes, c’est la preuve que ce que vous dites sur le réchauffement climatique, c’est des conneries !”», illustre le scientifique.

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La technologie pour nous sauver

Parmi les tenants d’un discours sur l’assurance climatique, on retrouve également la conviction qu’une découverte scientifique imminente ou l’utilisation de nouvelles technologies pourront résoudre une fois pour toutes tous les problèmes causés par le changement climatique. « Derrière l’assurance climat, il y a souvent cette idée que la technologie va nous sauver. Ce sont des gens qui disent : ‘ Oui, nous avons un problème, mais nous sommes suffisamment intelligents pour le résoudre. Nous avons de bons ingénieurs qui trouveront des solutions à nos problèmes. On interviendra par exemple au niveau des couches atmosphériques ou captera du CO2 ‘»corrobore Corentin Rousseau, biologiste au WWF Belgique.

Selon Bernard Feltz, professeur émérite à l’UCLouvain, biologiste et philosophe, on retrouve cette croyance en une solution technologique providentielle chez de nombreuses personnalités politiques, tous camps idéologiques confondus. « Cette idée selon laquelle la technologie va nous sauver est le discours de la droite libérale aujourd’hui. Mais cette foi dans la technologie se retrouve aussi chez les écologistes. La confiance dans la technologie peut avoir du sens lorsque l’on vise des secteurs très spécifiques. Mais s’appuyer entièrement sur la technologie ne veut rien dire. Nous ne pouvons pas continuer à vivre comme nous le faisons, simplement en remplaçant les technologies par d’autres et en nous disant « après nous, les mouches ». Nous ne pourrons pas résoudre le problème climatique sans changer fondamentalement nos modes de vie.

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Pour Jean-Pascal van Yperseele, cette forme de déni est cependant plus présente dans les partis d’extrême droite. «Il y a un déni de la part des partis d’extrême droite de la réalité de la question climatique. Il y a aussi des gens qui sont très attachés au statu quo et à l’utilisation des énergies fossiles et je ne vais pas en faire de la publicité. C’est une petite minorité qui continue de s’agiter pour tenter de faire croire que le problème est moins important que ce que nous disent les climatologues depuis des décennies.»il analyse.

Une question de stratégie

Parfois, les climatologues eux-mêmes penchent vers une forme de « réassurance », qu’ils perçoivent comme un moyen de mobiliser davantage l’opinion publique dans un contexte où des prévisions inquiétantes peuvent saper le moral et la capacité d’action. le plus optimiste.

« Aujourd’hui, en tant que climatologues, nous avons deux options : faire paniquer ou essayer de rassurer. C’est une vraie question : du point de vue de l’efficacité, vaut-il mieux être catastrophiste ou partir du postulat qu’on peut avoir confiance dans l’être humain ? Personnellement, je suis plutôt optimiste et je crois que les humains ne sont pas suicidaires et ont les moyens de réagir »résume Bernard Feltz

Il n’en demeure pas moins que le discours sur l’assurance climatique, comme le climatoscepticisme avant lui, a des effets bien réels sur la prise de conscience de la population et sur le timing des décisions politiques.

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« Ces discours rassurants participent clairement au mouvement de déni et de minimisation de la réalité du problème qui est à l’œuvre depuis au moins quarante ans. C’est ce courant qui explique en partie le fait que nous nous trouvons dans la situation dans laquelle nous nous trouvons actuellement. Si nous avions pris les mesures nécessaires il y a quarante ou trente ans, tout aurait été beaucoup plus facile. Mais il est tellement plus confortable de nier le problème, de le minimiser ou de dire que nous trouverons une solution plus tard. »déplore le climatologue Jean-Pascal van Yperseele.

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