des chasseurs tirent sur des « écologistes indésirables »

“ Amertume, colère, voire révolte. » C’est ce que ressentent les chasseurs, selon Christophe Bouyer. Le président de leur fédération départementale a pris pour cible de manière extrêmement violente ceux qu’il qualifie de « cochonneries écologistes » lors de l’assemblée générale qui s’est tenue samedi 27 avril à Saintes. « Il faut continuer à se battre, croire au retour du bon sens », a-t-il enjoint à ses troupes, qui…

“ Amertume, colère, voire révolte. » C’est ce que ressentent les chasseurs, selon Christophe Bouyer. Le président de leur fédération départementale a pris pour cible de manière extrêmement violente ceux qu’il qualifie de « cochonneries écologistes » lors de l’assemblée générale qui s’est tenue samedi 27 avril à Saintes. “Il faut continuer à se battre, croire au retour du bon sens”, a-t-il enjoint à ses troupes, qui représentaient les 16 500 adhérents de Charente-Maritime.

Christophe Bouyer a très mal vécu une agression devant le tribunal administratif. L’association Défense des milieux aquatiques souhaitait contraindre la préfecture à interdire la chasse de certaines espèces en périphérie des zones protégées, dans l’attente d’études d’impact sur Natura 2000. Elle a obtenu gain de cause en Gironde, pas en Charente Maritime. “Nous avons gagné un match, mais il va falloir continuer à aider les services de l’Etat à se défendre”, estime le président.

Menace

« Cette stratégie est vécue comme autant d’humiliation permanente dans notre société déjà en surchauffe. Chaque norme supplémentaire, chaque nouvelle interdiction a un fort impact sur le portefeuille des Français », poursuit-il, mettant la chasse dans la même cocotte-minute que la colère agricole. Il fustige les « militants » qui « ont ravagé les zones agricoles » et dont le « projet de vie » serait de « nous priver de toute existence ».

N’en déplaise à certains, nous sommes les premiers écologistes de France. Nous entretenons les tonnes, les pigeonniers. Des études ont montré que cela était bénéfique. Nous participons à la replantation de haies

« La chasse est un sport noble, qui offre le bonheur de découvrir la nature tout en respectant un code d’honneur », vante-t-il. « N’en déplaise à certains, nous sommes les premiers écologistes de France. Nous entretenons les tonnes, les pigeonniers. Des études ont montré que cela était bénéfique. Nous participons à la replantation de haies, 58 km en 2022, 48 de plus l’hiver dernier. Oui, nous récoltons du gibier, mais si nous ne le faisons pas, qui le fera à notre place ? »

Le président menace : « Si nous perdons les chasses traditionnelles, nous cesserons de réglementer le sanglier. » Il suggère un autre levier, les échéances électorales. « Vous connaissez tous les enjeux des mois et des années à venir », glisse-t-il, énigmatique.

Dans le sens des cheveux

Les élus présents orientent la fédération dans le bon sens. Le conseiller régional Jacky Emon rappelle que son président, Alain Rousset, est un chasseur. La sénatrice LR Corinne Imbert qu’elle est membre du groupe « chasse et pêche ». «Je salue les premiers écologistes de France», dit-elle. « Vous êtes les sentinelles de la communauté », affirme la présidente du Conseil départemental, Sylvie Marcilly.

Le préfet, Brice Blondel, se veut un peu plus neutre. « Les problèmes sociaux ne devraient pas être résolus d’abord devant les tribunaux ou par toutes sortes de violences. Il faut préserver les conditions du dialogue. » Mais il laisse entendre où penche l’exécutif. « Je suis pour le stockage de l’eau, sans prendre parti contre les défenseurs de la nature. Pour la chasse à la tonne, même chose. » Et de conclure : « De la même manière que l’État reconnaît ses agriculteurs, l’État reconnaît ses chasseurs. Vive la chasse, vive la République et vive la France. »