Une première formation de base en enseignement en milieu autochtone reconnue par l’UQAC

«C’est la première fois qu’un organisme des Premières Nations développe une formation reconnue par une université», a déclaré Denis Gros-Louis, directeur général du CEPN, lors d’une conférence de presse tenue à l’UQAC. Je suis très heureux de cette reconnaissance, c’est très important de reconnaître les compétences et les talents de nos jeunes. Vous avez trouvé la bonne façon de répondre à nos besoins.

«C’est même une première mondiale, je dirais», ajoute le recteur de l’UQAC, Ghislain Samson. C’est vraiment une grande fierté de faire cette annonce, qui constitue une avancée significative dans notre collaboration avec le CEPN et qui démontre que nous sommes déterminés à travailler ensemble pour favoriser la persévérance scolaire des Premières Nations.

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Pour sceller ce partenariat, le PDG du CEPN a remis une tresse au recteur, « symbole de leur grande et longue alliance ». (Tom Core/Le Quotidien)

Pour sceller ce partenariat, le PDG du CEPN a remis une tresse au recteur, « symbole de leur grande et longue alliance ».

Améliorer et promouvoir les savoirs autochtones

Tout est parti de l’appel d’un directeur d’école en 2021 qui souhaitait que le CEPN vienne former et accompagner les enseignants les moins qualifiés.

« À l’époque, on parlait d’une dizaine d’enseignants. Nous avons commencé, à petite échelle, six cours de formation sur la gestion, la planification et l’évaluation de classe. En deuxième année, le directeur nous a rappelé pour nous demander de faire la même chose, mais cette fois, nous avons voulu aller plus loin et nous sommes allés cibler davantage de compétences pédagogiques. La troisième année, on s’est dit qu’on allait viser plus haut et toucher plus d’enseignants dans les communautés», se souvient Bruno Roch, responsable du développement de la formation.

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Denis Gros-Louis, directeur général du Centre d’éducation des Premières Nations (CEPN). (Tom Core/Le Quotidien)

C’est de là qu’est née l’idée de créer une formation pédagogique de base pour les communautés autochtones. Le CEPN prend alors l’initiative de se rapprocher de l’UQAC pour en faire une formation à valeur universitaire.

Cette formation de base vise à doter les enseignants exerçant au sein d’une des 22 communautés membres du CEPN, et qui ne disposent pas d’un brevet d’enseignement, de compétences spécifiques, tout en leur permettant de perfectionner et d’enrichir leurs compétences. outils pédagogiques et compléter leurs connaissances. Les étudiants qui réussissent la formation du CEPN recevront trois crédits pour un cours optionnel.

« L’objectif principal de la formation de base est d’équiper et d’accompagner les enseignants non légalement qualifiés et de les renforcer dans leur rôle. Il s’adresse principalement aux enseignants actuellement en classe», poursuit Bruno Roch.

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Bruno Roch, responsable du développement de la formation pédagogique de base en milieu autochtone. (Tom Core/Le Quotidien)

L’organisme a repris le cadre pédagogique et l’a adapté aux réalités des Premières Nations. La formation dure 135 heures, avec trois volets en présentiel, six volets virtuels, ainsi que six blocs d’apprentissage indépendants. Les participants auront l’occasion de développer huit compétences ciblées : valoriser et promouvoir les connaissances, la vision du monde, la culture et l’histoire des peuples autochtones ;

  • planifier l’année scolaire et les séquences d’enseignement et d’apprentissage en contexte autochtone ;
  • des séquences d’enseignement pilotes qui tiennent compte de la réalité des étudiants ;
  • évaluer l’apprentissage dans un contexte autochtone;
  • mettre en œuvre des stratégies de gestion de classe bienveillantes et optimales dans un contexte autochtone;
  • respecter le caractère unique de chaque élève;
  • mobiliser le numérique ;
  • agir conformément aux principes éthiques de la profession en contexte autochtone.

« L’UQAC reconnaît ainsi l’importance de l’autodétermination des peuples autochtones, l’importance du partage de leurs savoirs et de la préservation de leurs langues et traditions. Il s’agit non seulement d’un pas en avant dans le domaine de l’éducation, mais aussi vers la réconciliation et le respect mutuel entre nos peuples. »

— Danielle Rousselot, responsable des relations avec les Premières Nations à l’UQAC.

Une première cohorte a débuté en septembre dernier, comptant 24 participants issus de sept communautés francophones, et elle se terminera en juin. Grâce à cette reconnaissance et au financement accordé par le gouvernement fédéral, 600 professionnels de l’éducation pourront joindre les rangs des écoles autochtones.

>>>Danielle Rousselot, responsable des relations avec les Premières Nations à l'UQAC.>>>

Danielle Rousselot, responsable des relations avec les Premières Nations à l’UQAC. (Tom Core/Le Quotidien)

Une jeune enseignante de la communauté de Pikogan, à une trentaine de kilomètres d’Alma, fait partie de cette première cohorte et est venue témoigner à quel point cette formation lui donne confiance dans son travail et ses compétences.

«Je suis mieux outillée pour mes élèves et j’encourage les autres à suivre également cette formation», a déclaré Alexina.

Maison du savoir

La conférence de presse a également été l’occasion de rappeler un projet qui tient à cœur au CEPN. L’organisme travaille le réseau universitaire pour créer son propre établissement d’enseignement supérieur destiné aux peuples des Premières Nations : la Maison des savoirs.

« Dans cette démarche que nous amorçons aujourd’hui avec cette annonce, nous tissons l’avenir d’un cursus universitaire qui soutiendra le développement économique et le développement des connaissances et des talents de notre communauté. Nous développons un continuum de compétences pour lequel nos communautés auront une base solide à développer », explique Denis Gros-Louis.

>>>La nouvelle a ravi toute l’assemblée présente au Pavillon de la culture des peuples autochtones de l’UQAC, jeudi matin.>>>

La nouvelle a ravi toute l’assemblée présente au Pavillon de la culture des peuples autochtones de l’UQAC, jeudi matin. (Tom Core/Le Quotidien)

L’année dernière, le Conseil en Éducation des Premières Nations a signé une entente avec l’Université Laval pour la création de cette Maison des savoirs. Le PDG du CEPN a indiqué que des travaux et des rencontres commençaient avec les comités de recteurs des différentes universités pour élaborer un plan d’affaires sur trois ans.

 
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