Au Musée d’Aquitaine, de nouvelles salles exposent des pièces inédites du Bordelais des XVIe et XVIIe siècles

Combler un vide entre les salles dédiées au Moyen Âge et celles relatives au XVIIIe sièclee siècle : c’est l’objectif que s’est fixé Christian Block, responsable des collections médiévales et modernes du Musée d’Aquitaine. Une année de travail notamment pour exposer des pièces qui n’avaient jamais été sorties des collections. Certains – une « cheminée atlante », typique de l’art baroque du XVIIe sièclee siècle, la porte de l’hôtel de Jean d’Espagnet, président du Parlement…

Combler un vide entre les salles dédiées au Moyen Âge et celles relatives au XVIIIe sièclee siècle : c’est l’objectif que s’est fixé Christian Block, responsable des collections médiévales et modernes du Musée d’Aquitaine. Une année de travail notamment pour exposer des pièces qui n’avaient jamais été sorties des collections. Certains – une « cheminée atlante », typique de l’art baroque du XVIIe sièclee siècle, la porte de l’hôtel de Jean d’Espagnet, président du Parlement de Bordeaux au début du XVIee… – pèsent plusieurs tonnes et nécessitent de renforcer le sol. Le résultat est visible depuis le 15 mars, dans six salles du rez-de-chaussée.


La porte de l’hôtel de Jean d’Espagnet, président du Parlement de Bordeaux au début du XVIe siècle.

Thierry David/SO

Ces nouveaux espaces concernent la période qui va de 1453 (fin de la guerre de Cent Ans) à 1715 (mort de Louis XIV). Ils évoquent autant les années 1537 à 1571, où Bordeaux fut l’un des principaux foyers intellectuels d’Europe autour du philosophe Michel de Montaigne ou de l’historien Elie Vinet, que les conflits qui marquent le XVIe siècle.e et XVIIe siècles : les huit guerres de Religion – 200 personnes tuées le jour de la Saint-Barthélemy à Bordeaux – puis les tensions entre pouvoir royal et fin de la féodalité.


La statue du Maréchal d’Ornano, devant une vidéo retraçant les différentes époques du Château Trompette.

Thierry David/SO

Les premiers construisirent le Château Trompette, « la Bastille de Bordeaux », évoquée à travers des gravures ou des vidéos. Le second résiste autour de personnalités comme le duc d’Épernon, riche héritier d’une des familles les plus puissantes de la région, mais écarté du pouvoir pour cela. Les vestiges de son mausolée font face à un buste du cardinal François de Sourdis, archevêque de Bordeaux réputé pour son combat.


Le tableau de 1850 représentant la mort de Montaigne d’après les témoignages de personnes qui en ont été témoins.

Thierry David/SO

La figure centrale du parcours reste néanmoins Montaigne, dont le cénotaphe (le monument funéraire) est visible depuis l’entrée. La pièce qui l’abrite est située juste au-dessus du sous-sol où se trouve son tombeau. Une vitrine présente un élément de son sarcophage en plomb et un morceau du bonnet de laine qu’il portait.

A partir de témoignages, un tableau de 1850 montre ses derniers instants, notamment les notes avec lesquelles il s’exprimait par écrit après avoir perdu l’usage de la parole. Un fragment d’un autre tableau est exposé au dos du cénotaphe. Il s’agit apparemment de la seule représentation de Montaigne peinte de son vivant. À creuser.

La statuaire catholique, qui se voulait attractive à la fin des Guerres de Religion pour ramener les fidèles dans les églises.


La statuaire catholique, qui se voulait attractive à la fin des Guerres de Religion pour ramener les fidèles dans les églises.

Thierry David/SO

A découvrir également la chasse aux sorcières à laquelle Bordeaux et le Sud-Ouest n’échappent pas. « Entre 400 et 500 personnes ont été incarcérées et torturées au Fort du Hâ et entre 50 et 80 ont été exécutées en quelques années », souligne Christian Block. Il nous a semblé important de le rappeler dans la pièce qui évoque Jean d’Espagne qui a joué un rôle majeur dans cette répression. »

Au fil des salles, on croise encore des peintures ou des bas-reliefs évoquant de grandes épidémies ou l’ouverture de l’hôpital de la Manufacture, qui accueillait les enfants trouvés. Des cartes témoignent des échanges commerciaux avec les villes allemandes de la Hanse, du Portugal et de l’Irlande. Une stèle fait référence à l’arrivée des Juifs fuyant la répression dans la péninsule ibérique au XVIe siècle. Grands décors, mobilier, plans, vidéos : la scénographie est diversifiée et permet de traverser ces nouveaux espaces sans impression de saturation. Avant d’aller voir la suite.

Du mardi au dimanche, de 11h à 18h, sauf lundi et jours fériés. 2 à 6 euros. musée-aquitaine-bordeaux.fr

 
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