Semaine du cerveau. Pour le neurologue Marc Vérin, « un océan de possibles s’ouvre »

Semaine du cerveau. Pour le neurologue Marc Vérin, « un océan de possibles s’ouvre »
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Électroencéphalogramme haute résolution, soins échographiques. La science et la médecine progressent chaque jour et imaginent de nouvelles façons de comprendre et de traiter notre cerveau. Explications du neurologue Marc Vérin.

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Pendant longtemps, nous avons vu et ignoré ce qui pouvait se passer à l’intérieur de notre crâne. On imaginait, on se doutait, on émettait des hypothèses… mais le cerveau restait un mystère.

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Photo illustrative. Reproduction d’un cerveau humain.

© HOUET/

Et puis, l’électroencéphalogramme haute résolution est arrivé. « Cela permet d’étudier le fonctionnement du cerveau en fonctionnementdécrit le neurologue du CHU de Rennes, Marc Vérin. Grâce à 256 électrodes, nous pouvons observer le cerveau, de milliseconde en milliseconde. Cela nous permet de comprendre le fonctionnement normal du cerveau et de mieux comprendre les différentes pathologies.

Avant, on ne le voyait pas, maintenant on regarde le cerveau, et on le voit même fonctionner. Sur les écrans, on observe leurs réactions à un air de musique, à un mot ou à un choc, en temps réel. On voit les zones qui sont activées. Cela nous permet de voir ce qui est invisible.

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Les fibres de notre cerveau


Le médecin est spécialiste de la maladie de Parkinson. Une maladie neurodégénérative qui touche 10 millions de personnes dans le monde, dont 240 000 en France. Certaines cellules cérébrales productrices de dopamine disparaissent progressivement. La dopamine est utilisée pour contrôler nos mouvements. Sans cela, les gestes les plus simples du quotidien, comme manger, boire ou écrire, deviennent de plus en plus compliqués.

Grâce à cet électroencéphalogramme, il souhaite mieux comprendre la maladie. Mais c’est avec une autre technique, celle des Ultrasons, ou HIFU, (High Intensity Focused Ultrasons), qu’il espère les traiter.

>HIFU se pratique à Madrid
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HIFU se pratique à Madrid

© M. Vérin

La méthode est déjà utilisée aux États-Unis et en Espagne. Un casque est placé sur la tête du patientdécrit Marc Vérin. Ensuite, il est installé dans l’IRM pour déterminer les zones où une intervention est nécessaire. Des ultrasons sont ensuite envoyés pour brûler ces zones ciblées. Cela permet d’agir dans des zones bien précises du cerveau, d’aller dans des endroits qui étaient auparavant inaccessibles. précise le neurologue.

L’opération dure environ 2 heures. “Nous surveillons les effets des ultrasons à l’aide de l’IRM et à un moment donné, nous voyons les tremblements s’arrêter. Plus besoin de chirurgie, d’anesthésie.

Le patient est réveillé. Il reste à l’hôpital quelques jours pour des raisons de sécurité mais l’opération est bien moins invasive que la pose d’électrodes.

Une machine HIFU vient d’arriver à l’hôpital de la Salpêtrière à Paris, une autre sera prochainement livrée à Orléans. Les patients du Grand Ouest pourront y accéder.

Marc Vérin montre sur son téléphone des photos d’un dessin d’un patient avant et après les échographies. Sur la première, on voit les doigts trembler et bouger, la spirale s’entrechoquer. Après l’opération, le mouvement semble beaucoup plus fluide.

>Dessin d'un patient atteint de Parkinson avant et après l'opération
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Dessin d’un patient atteint de Parkinson avant et après l’opération

© M. Vérin

«C’est un océan de possibilités qui s’ouvre ” il répète. » Car, en plus de détruire les zones lésées, les ultrasons pourraient permettre aux traitements médicamenteux d’être plus efficaces.»
On pense qu’une protéine toxique qui se fixe aux neurones est à l’origine de la maladie de Parkinson. Les médecins tentent de s’attaquer à cette protéine, mais la barrière cérébrale (barrière hémato-encéphalique) bloque les traitements. Seulement 0,5 % du médicament franchit la barrière. “En envoyant des ultrasons, nous avons remarqué qu’ils réussissaient aussi à ouvrir la barrière, donc les traitements seront plus efficaces”, conclut le praticien.

Marc Vérin souhaite que la technique soit accessible au plus grand nombre. « Les choses avancent et bougent viteil explique. En 6 mois, dans le monde, nous sommes passés de 50 à 100 machines !


Le programme de la Semaine du cerveau


Pour en savoir plus sur notre cerveau, toute la semaine, des expositions, débats et conférences sont organisés à Rennes.

Exposition, “Comprendre le cerveau.« À l’Espace des sciences, jusqu’au 31 mars. Nous n’utiliserions que 10 % de notre cerveau, nous aurions un cerveau droit créatif et un cerveau gauche rationnel, le cerveau des jeunes serait multitâche…
Exposition, “Le cerveau à travers les âges jusqu’au 17 mars, à la Bibliothèque Universitaire Villejean Santé, propose un voyage depuis les premiers millénaires où l’homme préhistorique perça pour la première fois le crâne d’un de ses congénères afin de libérer les mauvais esprits qui y étaient enfermés, jusqu’aux dissections de la Renaissance, jusqu’à la naissance de la neurologie grâce au professeur Charcot et ses Ecole parisienne de la Salpêtrière, et jusqu’à aujourd’hui, où les progrès scientifiques, médicaux et techniques des cinquante dernières années (comme les méthodes sophistiquées d’imagerie cérébrale) permettent de réparer certaines lésions au centre du cerveau.

Conférence, le 14 mars à 19h30, à l’Amphithéâtre du Centre Cardio-Pneumologique (CCP), 2 Rue Henri Le Guilloux, Rennes,« Maladies neurodégénératives et alimentation : notre assiette a-t-elle un rôle dans la protection de notre cerveau ?

Conférence, le 15 mars à 18h30, Amphithéâtre du Centre Cardio-Pneumologique (CCP), 2 Rue Henri Le Guilloux, Rennes,“Le fonctionnement du cerveau, Electrifier pour guérir, le cerveau très connecté.”

 
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