dans cette ville, les enfants iront bientôt à l’école en vélo-bus

A Castelnau-de-Guers, près de Pézenas, dans l’Hérault, le bus scolaire va bientôt devenir un peu particulier. Si de nombreux écoliers prennent le bus scolaire pour se rendre à l’école, dans cette commune d’environ 1.200 habitants, les enfants seront conduits, à partir de septembre, par un vélo-bus électrique, dirigé à la force de leurs jambes. Voici Ecol’O’Bus, un projet déjà très avancé, conçu par Yves Gruffaz. « Il est actuellement en cours de fabrication. Il ne reste plus qu’à modifier la direction, installer les freins et l’assistance électrique puis la faire homologuer par la DREAL (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement), précise ce bricoleur retraité passionné.

C’est en 2014 qu’il découvre ce concept, aux Pays-Bas. Il a alors l’idée d’importer trois de ces vélos-bus sur le territoire national. Cela s’avère malheureusement impossible, faute d’approbation. Il décide alors de les construire lui-même et bénéficie fin 2019 du financement participatif de 50 000 eurosdécerné par la Région Occitanie, dans le cadre de Ma solution pour le système climatique.

Les enfants s’impliquent

Un châssis et une capote en alliage de bois, un guidon et des tiges de selle en aluminium. Yves Gruffaz s’est chargé de dessiner tous les plans, qui ont ensuite été numérisés par un bureau d’études. Pour la fabrication de certaines pièces, le retraité a pu compter sur l’atelier de création lodevois Opus Apus. Président de l’association Fête des devoirs, encadrant des enfants depuis une quarantaine d’années, il a souhaité faire de ce véhicule « un projet ludique pour leur donner envie d’aller à l’école ». Ce bricoleur dans l’âme a alors confié le montage de son Écol’O’Bus à des jeunes de l’association, âgés de 7 à 11 ans. Ils ont appris à manier fièrement clés et tournevis.

Ce vélo collectif de 8 places, 7 passagers et un conducteur, dispose de huit pédales indépendantes, de feux avant et arrière, de clignotants, et bien sûr de freins ! Un coffre peut accueillir des cartables et des équipements de protection individuelle, tels que des casques et des gilets de sécurité. Conçu pour les enfants du primaire, le véhicule est capable de transporter des adolescents et des adultes. « Les EHPAD ont demandé s’ils pouvaient utiliser le vélo-bus pour transporter des personnes âgées », explique son concepteur.

Trois vélos-bus à terme

« Pour que tous les écoliers soient transportés, il faudrait trois vélos-bus en circulation pour faire deux tours le matin », prédit Yves Gruffaz, qui s’est déjà porté volontaire pour en conduire un. La municipalité devrait également adopter sa signalétique pour cette nouvelle machine. Si ce mécanicien en herbe tient tant à voir son projet aboutir, c’est en grande partie pour des considérations écologiques. « J’essaie à mon niveau de faire quelque chose pour sauver la planète, et ce moyen de transport en fait partie. Chaque soir, près de 70 voitures circulent sur les routes suite aux sorties scolaires. Il faut absolument mettre en service des véhicules moins polluants», argumente l’homme à tout faire.

« J’essaie à mon niveau de faire quelque chose pour sauver la planète, et ce moyen de transport en fait partie. Chaque soir, près de 70 voitures circulent sur les routes suite aux sorties scolaires. Il faut absolument mettre en service des véhicules moins polluants »

Avant d’envisager une utilisation officielle de l’Écol’O’Bus, celle-ci doit être approuvée par la DREAL. Cela n’empêche toutefois pas le retraité de penser à l’avenir, qui confie qu’un deuxième vélobus est en construction. Une version améliorée du premier prototype. Roulez les jeunes !

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