Près de 80 chiens saisis par des associations chez un habitant de Croisille-sur-Briance

Près de 80 chiens saisis par des associations chez un habitant de Croisille-sur-Briance
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Ce lundi matin, refuges et associations ont sauvé près de 80 chiens dans la maison d’un éleveur à Croisille-sur-Briance, au sud de la Haute-Vienne. L’homme a été placé en garde à vue.

« Ne vous inquiétez pas, ça ira mieux maintenant », murmure un bénévole à l’oreille du petit chien effrayé. Ce lundi matin, de la maison en pierre, située à Croisille-sur-Briance (Haute-Vienne), une odeur nauséabonde se dégage sur fond d’aboiements.

Le propriétaire de l’animal, menotté, insulte copieusement les services préfectoraux, les gendarmes et les bénévoles associatifs venus mettre fin à une situation de maltraitance animale.

Des animaux parmi les cadavres

Dans ce chaos, une dizaine de bénévoles tentent de placer les chiens en toute sécurité dans les camions qui les emmèneront vers leur nouveau refuge.

Les bénévoles, intervenant auprès des forces de l’ordre à la suite d’une information judiciaire ouverte par le parquet de Limoges, ont récupéré près de 80 chiens, mais aussi des oies, des lapins et des chèvres, auprès du septuagénaire, qui a été placé en garde à vue.

« Tous pataugent dans leurs crottes, errent sans but, creusent des sillons autour du poteau auquel ils sont attachés, au milieu des cadavres de semblables mangés par d’autres pour assouvir leur faim », dénonce l’association One Voice.

Un peu plus loin, dans un clapier, un lapin est blotti contre le corps sans vie de son compagnon, tandis qu’une chèvre et son chevreau restent près du deuxième petit, qui n’a pas survécu.

“C’est une ferme transformée en enfer pour les animaux” estime l’association. La situation a été dénoncée par plusieurs voisins, qui ont porté plainte contre cet homme arrivé dans la commune il y a deux ans.

« Au début, il y avait une dizaine de chiens, mais on est vite passé à une cinquantaine. Les chiens errent et sont venus manger des chats », avoue un des voisins.

Déjà connu pour les mêmes faits

Richard M. n’en est pas à son coup d’essai. Dans les années 1980, cet homme, aujourd’hui âgé de 79 ans, participait à l’un des plus gros réseaux de trafic d’animaux en France, la dog connexion, en commercialisant des chiens pour des laboratoires pharmaceutiques.

Condamné à un an de prison et 15 000 € d’amende, Richard M. poursuit son activité de chasseur-éleveur en Dordogne. En juin 2018, les services de l’État de ce département comptaient déjà 112 chiens dans son foyer au lieu des 45 autorisés, évoquant des conditions de vie et de maltraitance déplorables, des problèmes d’identification ou encore d’abreuvement. .

Déjà en Dordogne

En septembre 2019, l’association One Voice révélait des images chocs d’une « meute de chiens maltraités » sur sa propriété à Azerat (Dordogne). Un an plus tard, une cinquantaine de chiens ont été récupérés par plusieurs associations.

« Il y avait eu du cannibalisme entre les chiens car ils n’avaient plus rien à manger. Le schéma semble se répéter en Haute-Vienne. Nous espérons que justice sera rendue et que cet homme ne pourra plus élever d’animaux”, explique Lola Robollo de l’association One Voice.

Ces dernières, ainsi que d’autres associations, envisagent de se constituer partie civile dans un éventuel procès. En attendant, des examens vétérinaires doivent être effectués sur les animaux et Richard M. doit s’expliquer auprès des autorités.

Texte : Émilie Montalban

Photos et vidéo : Thomas Jouhannaud

 
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