En Ardèche, le « carnage » de chiens de chasse dans une ferme autogérée réveille une sombre légende – Libération

En Ardèche, le « carnage » de chiens de chasse dans une ferme autogérée réveille une sombre légende – Libération
En Ardèche, le « carnage » de chiens de chasse dans une ferme autogérée réveille une sombre légende – Libération

Enquête

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Le 16 décembre, au hameau de Treynas, Manuel Merlhiot tue sept chiens qui s’en prennent à ses cochons. Une affaire qui ravive les tensions entre « autochtones » et « étrangers », ainsi que les fantasmes liés au père du tireur, qui a fondé cette communauté alternative avant de disparaître suite à un braquage meurtrier en 1977.

L’histoire semble bégayer lorsque, le 20 décembre, un convoi de gendarmerie traverse « le pays », moteur hurlant, en direction de la ferme autogérée de Treynas. Un homme menotté est extrait d’un des véhicules, des chiens renifleurs fouillent les granges et les maisons en pierre sombre. Ils recherchent des armes, des explosifs, de la drogue, des faux billets. Ils exhumeront seulement un vieux Winchester calibre 30-30, celui avec lequel Manuel Merlhiot a abattu sept chiens de chasse qui s’attaquaient à ses cochons, une affaire qui fait rage depuis les froides vallées du nord de l’Ardèche.

Quarante-six ans plus tôt, le même convoi de gendarmes était descendu sur le hameau. Les deux histoires sont incomparables, mais fantômes et rumeurs alimentent les files d’attente devant les boulangeries du village. A l’époque, la police traquait Pierre Conty, fondateur d’une communauté post-soixante-huitième nichée dans le hameau, alors en proie à l’abandon. Dans son sillage se pressent les néo-ruraux, souvent issus de la bourgeoisie parisienne, créant une de ces phalanstères ardéchoises du retour à la terre. Charismatique, issu du monde ouvrier, Conty était leur sherpa idéologique. Éleveur de chèvres assidu le jour, débatteur fiévreux la nuit. L’aventure prospère ainsi, non sans heurts avec les « indigènes », peu friands de ces “hippies” qui a repensé le monde.

Mais le 24 août 1977, le bruit des armes déchire pour la première fois « le pays ». Acculé par des menaces d’expropriation des parcelles occupées sans

France

 
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