Joumba de Guez et Éric Raffin, ou l’alchimie parfaite entre jeunesse et solide expérience. Depuis 1950, l’héroïne du jour n’est que la cinquième femme à triompher à l’âge de 6 ans, après Mois (1962), Cette histoire (1974), Guéridia (1978) et Belle France (2017). Elle a ainsi donné un coup de jeune au palmarès de l’épreuve reine du trot monté, après plusieurs saisons de domination par les glorieux aînés. Quant au quintuple Etrier d’Or vendéen, qui entame sa 44ème année, il y inscrit son nom pour la quatrième fois, après Joyau d’Amour (2003) et Roxane Griff (2014, 2015), à laquelle, un peu visionnaire, il compare Joumba de Guezil y a deux semaines.
“Plus on vieillit, plus on réalise l’importance de cette course et on l’apprécie davantage, a avoué Éric Raffin devant la caméra de Christophe Meyer après avoir reçu la traditionnelle douche de champagne dans les vestiaires. Il y a huit jours, j’ai annoncé à ma femme et à mes enfants que j’envisageais d’arrêter ma carrière de jockey si je gagnais ce Cornulier. Ils m’ont dit que je devais continuer, alors je vais le faire un peu plus longtemps (sourire). En tout cas, c’est comme ça que je rêve de finir. Je me mets beaucoup de pression et je suis vraiment très content d’offrir un premier Cornulier à Jean-Mi (Bazire) ainsi que‘à la famille Guézille.»
Le regretté photographe Jean-Paul Bertrand aurait certainement apprécié le style de Joumba de Guez. “Sa principale qualité est sa dureté, a poursuivi le jockey avec près de 1.400 victoires dans la spécialité. J’ai gravi la côte assez fort et j’avoue avoir eu un moment de doute dans la ligne droite, mais elle a parfaitement décollé lorsque je lui ai mis le fouet sur les fesses à une centaine de mètres du poteau.»
La bonne étoile de Nicolas Bazire
Jusqu’à présent, le meilleur classement obtenu par la formation de Jean-Michel Bazire dans ce groupe j’étais la deuxième place de Avez-vous digeon? en 2017, déjà édité par Éric Raffin. C’est un coup de maître à l’occasion de la première tentative de son fils, Nicolas (24 ans), dans cette chronique des programmes, comme ce fut à l’occasion du Prix d’Amérique remporté par Davidson du Pont en 2021. L’intéressé n’a pas fait preuve de fausse modestie lorsque Michel Burgio l’a rencontré. “Je ne suis pas parti de rien ; J’ai conscience d’avoir beaucoup de chance de prendre chaque année un peu plus de responsabilités dans une écurie « en place » depuis longtemps. Le changement de nom a eu lieu cet hiver, mais nous travaillons comme avant le matin avec mon père.»
À propos Joumba de Guez, il avait auparavant confié à Christophe Meyer : «La jument est parfaite depuis un mois. Déferrer ses quatre pieds lui donnait un avantage, tout comme la possibilité d’avancer, contrairement à beaucoup de ses adversaires. Eric le sait par cœur et n’a pas tremblé. En début de ligne droite, elle a poussé un peu et j’avoue avoir eu un moment de doute mais, comme la grande jument qu’elle est, elle a su redonner les rênes.»
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Joël Hallais encore deuxième
Dans la balance, René Guezille et « Monsieur Cornulier » se sont félicités. Comme l’année dernière avec Hirondelle de côtes, Joël Hallais a failli remporter son neuvième titre dans l’épreuve via Ina du Rib, qu’il a pu ramener au sommet après une tendinite au printemps. “C’est embêtant d’échouer de si peu, mais ce sont les courses… Je le regretteAvaler ou au galop, parce que la jument était vraiment bonne. En tout cas, je tiens à féliciter l’éleveur-propriétaire gagnant, qui possède des chevaux depuis des années. Il le mérite.»
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Côté élevage : Joumba, digne héritier de Quoumba de Guez
Si la jument de cœur de Jean-Michel Bazire, Quoumba de Guez, n’a pas remporté le groupe I, elle a amassé près de 1,2 million d’euros de gains et battu plusieurs champions comme Royal Dream, Commandant Crowe, Roxane Griff, Roi de Lupin, Santa Rosa France et d’autres.
Pour l’anecdote, elle ne s’est présentée au trot monté que trois fois, dont une avec Éric Raffin sur le dos (4e). Joumba de Guez incarne, de loin, son meilleur produit, comme il l’est aussi pour l’étalon Carat Williams, n°1 des continuateurs de Prodigieux au haras, auquel elle a proposé un nouveau groupe I après le Prix Jag de Bellouet 2023, déjà sur les 2.700 mètres de la piste principale et dans la même réduction kilométrique (1’12”3). Noter queVitesse idylle avait été le premier produit de Carat Williams vainqueur du groupe I, piloté par…Jean-Michel Bazire dans le Critérium des 3 Ans 2021.
Le mois dernier, dans une Grande Interview écrite par David Fricaux, René Guezille se confiait au sujet de Quoumba de Guez : “A Agée de 20 ans, elle reste une poulinière précieuse de notre élevage. Elle a un yearling de Face Time Bourbon au débourrage, un poulain deUn vrai italien, et donnera naissance àIdao de Tillard Cette année.»