Directeur de la branche santé et prévoyance de la Macif, Jean-Marc Simon est à l’origine du partenariat noué avec le vainqueur de la dixième édition du tour du monde en solitaire sur monocoque, sans escale ni assistance. Entre mi-octobre 2024 et début janvier 2025, avant même que la victoire ne soit obtenue au terme d’un duel épique avec Yoann Richomme (Paprec Arkéa), le groupe d’assurance en a estimé l’impact médiatique. Ils équivalent à l’achat de soixante millions d’euros d’espace publicitaire. Et le succès final amplifiera encore la notoriété de la marque, prédit le manager ravi…
Jean-Marc Simon. Oui, parce qu’ils sont très, très importants. Nous les faisons mesurer par des entreprises dont le métier est celui-ci. Ces prestataires externes scannent tout l’impact que l’on peut avoir sur le web, dans la presse écrite, à la radio, à la télévision, etc. Ils sont valorisés comme un équivalent publicitaire. Avant la victoire, ils étaient d’environ soixante millions d’euros.
Quel est le rapport entre la mise investie, gardée secrète, et ces bénéfices, lorsque le bateau gagne ?
Ils devraient représenter entre quatre et cinq fois l’investissement sur quatre ans. C’est un retour colossal. Mais c’est aussi parce que c’est un projet gagnant, avec un bateau performant et un skipper tout aussi performant. Charlie était en tête pendant plus de 80 % de la course. Il était favori et, à ce titre, il était très sollicité avant le départ.
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Nous allons donc connaître un boom de l’exposition des marques. En termes de retombées, ce Vendée Globe aura à lui seul financé l’intégralité du programme pendant quatre ans.
« Nous allons connaître un boom de l’exposition des marques »
Vous avez également été le parrain de François Gabart lors de son succès en 2013…
Assez. Et il y a quatre ans, le bateau de Charlie s’appelait Apivia, qui est une marque Macif que nous souhaitions exposer [Dalin avait fini deuxième du Vendée 2021, NDLR]. C’est donc la troisième fois que nous participons à l’événement. Avec deux victoires et une deuxième place, le bilan est plutôt satisfaisant.
-Sans un gros sponsor, est-il possible de gagner la course ?
Il y a une dizaine ou une quinzaine de projets qui visent à remporter le Vendée Globe. Pour gagner, il faut des ressources et construire un nouveau bateau avec toutes les innovations technologiques comme les foils ou les évolutions de coque. Mais cela ne suffit pas. Un gros budget ne signifie pas qu’il y aura une victoire à la fin. C’est aussi une solide expertise d’équipe et un peu de réussite.
La voile est-elle particulièrement positive en termes d’image ?
Oui. Nous nous adressons au grand public et ce sport fait rêver. La notoriété du Vendée Globe est de plus en plus importante auprès du grand public. Donc ça correspond bien.
Votre groupe d’assurance est le partenaire principal d’un club de rugby, le Stade Rochelais. Pourquoi cette diversification ?
Tout d’abord, il faut savoir que lors de l’ascension de la chaîne Charlie, nous avions dans notre zodiaque le président du club, Vincent Merling, et son directeur, Pierre Venayre. Ce sont des partenaires fidèles. Nous sommes avec eux depuis 1996. Là, nous nous sommes réengagés jusqu’en 2030. C’est un sponsoring d’un autre type qui n’a pas les mêmes répercussions qu’un Vendée Globe mais qui est aussi très puissant en ce qui concerne l’image.
Quand on parle de sponsoring sportif, on pense tout naturellement à un autre événement gratuit et ouvert au public, le Tour de France. Vous envisagez de financer une équipe cycliste ?
Non, ce n’est pas un sujet que nous avons abordé. Nous avons déjà ces deux parrainages, qui représentent un certain investissement, et nous sommes entièrement satisfaits du résultat. Donc, nous en restons là.