Les hommes aux cheveux crépus ont du mal à se faire coiffer

Dans le Grand Sudbury, les coiffeurs possédant suffisamment d’expertise pour prendre soin des cheveux crépus des hommes d’ascendance africaine ne sont pas courants.

La situation concernait Joël Bikakala, un immigré d’origine congolaise basé dans la cité nickel.

Pasteur en République Démocratique du Congo, M. Bikakala s’est lancé dans la coiffure et a décidé d’ouvrir un salon pour combler un vide qu’il avait lui-même constaté à son arrivée il y a 6 ans.

Quand j’ai vu des gens. Ils avaient beaucoup de cheveux. Je me suis dit, mais est-ce la culture ici ? On ne se coiffe pas ? J’ai interrogé les gens et dans leurs réponses j’ai compris qu’il manquait de coiffeursil explique.

Je me suis dit que coiffer est quelque chose que je sais bien faire. Pourquoi ne pas offrir cela à la communauté.

Une citation de Joël Bikakala, coiffeur

Son salon de coiffure est niché entre quelques commerces divers au centre-ville du Grand Sudbury.

L’endroit fourmille d’activité, les clients et les coiffeurs vont et viennent.

Chris viendra à 16h, Azael à 15h, toute la bande viendra entend-on dire un des coiffeurs à M. Bikakala.

Dans ce salon tout se fait sur rendez-vous, les coiffeurs ne viennent que sur demande.

Besoin croissant

De plus en plus d’hommes aux cheveux crépus arrivent à Sudbury, suivant le rythme de l’immigration croissante.

La popularité du salon de coiffure de Joël Bikakala ne cesse de croître au point qu’il décide de former et d’embaucher de jeunes étudiants.

Joël Bikakala forme et embauche de jeunes étudiants pour l’aider dans son salon de coiffure basé dans le Grand Sudbury.

Photo : - / Désiré Kafunda

Un étudiant du Collège Boréal à la Faculté d’administration des affaires, Chris Atche N’Goyet, a été le premier à se joindre à l’aventure.

Après mes cours je me rends au salon en fonction des rendez-vous que je peux avoir avec mes clientes. Par exemple, si je peux avoir deux ou trois rendez-vous pendant une pause de 2 ou 3 heures, je viens au salon et m’occupe principalement de mes clients.dit-il.

Manque d’expertise

L’expérience que Chris Atche N’Goyet acquiert au salon est précieuse, car il est difficile d’apprendre convenablement le métier en ville.

Les formations dispensées dans les écoles de coiffure du Nord manquent d’expertise en matière de cheveux crépus, selon lui.

M. N’Goyet se souvient des plaintes des premières personnes qui ont eu recours à ses services.

Les premiers clients que j’ai eus ont tous déclaré qu’ils se rendaient dans des salons de coiffure où personne ne savait comment gérer leur type de cheveux.dit-il.

J’en ai moi-même fait l’expérience à mon arrivée au Canada. J’ai dû me couper les cheveux. Je suis allé dans un salon de coiffure. Ils ne savaient pas comment gérer mon type de cheveuxcontinue-t-il.

Au Collège Boréal, où nous formons les futurs coiffeurs, nous essayons de corriger le problème.

La coordonnatrice du programme de coiffure, Monique McDonald, explique que les cheveux crépus font partie du programme d’enseignement.

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La coordonnatrice du programme de coiffure du Collège Boréal, Monique McDonald, invite les coiffeurs à ne pas avoir peur des cheveux crépus.

Photo : - / Désiré Kafunda

Nous avons un cours complet où nous passons en revue tous les produits et tout ce dont vous avez besoin pour les cheveux crépus.souligne-t-elle.

Mme McDonald reconnaît également l’effort que peuvent demander les cheveux crépus.

Quand il s’agit de cheveux crépus, beaucoup de gens ont peur. Ils ont peur de se couper les cheveux. C’est un cheveu. Dès que vous le faites une fois, c’est à ce moment-là que vous serez plus à l’aise.déclare-t-elle.

Une nouvelle famille

Au salon de coiffure de Joël Bikakala, les clients sont reconnaissants d’avoir enfin à leur disposition un lieu où ils savent prendre soin de leurs cheveux crépus, mais aussi d’eux-mêmes.

Daniel Makélélé est un étudiant international loin de chez lui. Pour lui, le salon est un espace de rencontre.

C’est un endroit où je me sens chez moi. J’ai l’impression d’avoir trouvé une nouvelle famille icidit-il.

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L’étudiant international, Daniel Makélélé, est un habitué du salon de coiffure de Joël Bikakala.

Photo : - / Désiré Kafunda

Avec le nombre croissant d’hommes aux cheveux crépus à Sudbury, Joël Bikakala prédit que la région aura besoin de plus de coiffeurs sachant comment traiter ce type de cheveux.

Il espère que davantage de membres des communautés noires se consacreront au métier de coiffeur bouclé.

 
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