C’est la sixième fois que l’association Halle aux livres de Montcuq relève un défi : décerner son propre prix Inter Livre « off ». Après avoir lu les dix livres de la sélection en deux mois, dans les mêmes conditions que le jury officiel, un groupe de 17 personnes (seize femmes et un homme), s’est réuni dimanche 2 juin au Petit Monde de Poustignac, à Sainte-Juliette. , de délibérer et de remettre son prix la veille de la proclamation officielle des résultats sur France Inter.
Chaque membre du jury, présidé par Céline Julien, avait préalablement sélectionné ses trois livres préférés. C’est à partir de ce choix que le débat a été lancé. Trois tours de discussion ont permis à chaque participant d’exprimer son avis et de motiver son choix. Les échanges ont été pertinents et animés. Les divergences d’opinion ont montré combien la lecture d’un roman peut être ressentie par les lecteurs de manières parfois diamétralement opposées.
Après discussion, nous avons constaté un changement dans les intentions de vote. Finalement, le jury a classé premier, avec sept voix, le roman d’Éric Reinhardt, « Sarah, Suzanne et l’écrivain », publié chez Gallimard, qui figurait en première sélection du prix Goncourt 2023.
Choix difficile
Dans un subtil jeu de miroirs entre ses deux personnages, l’auteur raconte la longue descente aux enfers et le déclin social d’une femme confrontée à l’égoïsme de son mari. D’une voix, « L’inconnue du portrait », de Camille de Peretti, aux éditions Calmann-Lévy, arrive en deuxième position avec six voix.
Salué par le jury en début d’échange, “L’Enfant dans le taxi”, de Sylvain Prudhomme (Les Éditions de minuit), n’a finalement recueilli que quatre voix, illustrant l’embarras de devoir choisir entre certains romans. Le livre tendre et sensible de François Bégaudeau, « L’amour », et « Aliene », le roman extraordinaire de Phoebe Hadjimarkos Clarke, figuraient également parmi les coups de cœur du jury.
Lundi 3 juin, à Paris, après plus de cinq heures de débats et d’âpres discussions, le jury 2024, présidé par Isabelle Huppert, a décerné ce 50e Prix Inter Livre à « Aliene » (Éditions du sous-sol), une science-fiction inédite qui revisite, dans un climat rural angoissant, les thèmes de la violence, de la peur et de la bestialité, en lien avec les préoccupations sociétales actuelles.
