quand Fayard lutte contre la précarité étudiante en proposant l’accès à la culture

quand Fayard lutte contre la précarité étudiante en proposant l’accès à la culture
quand Fayard lutte contre la précarité étudiante en proposant l’accès à la culture

« La culture ne doit jamais être un privilège réservé à ceux qui peuvent se le permettre »souligne Yenad Mlaraha, nouveau directeur de la communication des éditions Fayard. Lors de sa prise de fonction à la rentrée, l’ancien conseiller de Marlène Schiappa et Sarah El Haïry découvre une réalité déconcertante : tous éditeurs confondus, plus de 26 000 tonnes de sont détruites chaque année. Souvent brûlé. “Je me demandais comment, au 21e siècle, cela pouvait encore exister”continue-t-il. Un tabou que les maisons d’édition n’aiment pas trop aborder, mais dont Yenad s’est emparé.

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Car, s’ils sont invendus, stocks souvent inécoulables ou livres légèrement abîmés, rien ne les empêche d’avoir une seconde vie. Surtout si certaines personnes en ont besoin. “C’est à ce moment-là que j’ai pensé à la précarité étudiante, un phénomène de plus en plus préoccupant”il explique encore. En , en effet, plus de 50 % des étudiants sont contraints de sauter régulièrement un repas pour maintenir le cap financièrement. C’est alors que Yenad Mlaraha contacte l’association Linkee, spécialisée dans l’aide sociale alimentaire.

Chaque année, ses bénévoles distribuent quatre millions de paniers repas aux étudiants vivant sous le seuil de pauvreté. Et l’enquête qu’ils ont réalisée l’année dernière confirme une situation alarmante : les trois quarts des étudiants interrogés disposaient de moins d’une centaine d’euros de “reste à vivre” par mois, soit un peu plus de trois euros par jour. Le prix moyen d’un livre se situe entre dix et vingt euros. Difficile d’accès. Et l’idée est née. « Grâce au réseau et à la logistique de Linkee, nous avons imaginé des distributions de livres aux étudiants. Une manière utile de réduire ce gaspillage culturel. »

La première édition, organisée le 21 octobre dans les locaux parisiens de l’association (dans le 20e arrondissement), a été un véritable succès. « Plus d’un millier de livres ont été remis à plusieurs centaines d’élèves »accueille Yenad. L’objectif ? Que cette réunion devienne mensuelle. La date de novembre n’a pas encore été fixée mais devrait être annoncée dans les prochains jours. Et l’aventure ne se déroulera pas qu’à Paris puisque l’association possède déjà des antennes à Bordeaux, Lille, Lyon, Nantes et Toulouse.

Législation contraignante

Le seul « hic » est la législation actuelle (issue de la loi Lang de 1981) qui encadre et contraint très fortement les dons de livres. « Un livre encore en vente, par exemple, ne peut pas être distribué… même si cela serait tout à fait possible »regrette Yenad. Son objectif, si cette phase de test était concluante, serait donc d’interpeller la ministre de la Culture Rachida Dati. Il rêve d’exceptions à la loi pour les associations reconnues d’utilité publique, comme Linkee. Et, à terme, il souhaite rallier tout le groupe Hachette Livre – dont Fayard fait partie – pour que ce projet de Livres Solidaires évolue encore davantage.

 
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