les douces confidences de la romancière Agnès Martin-Lugand sur son métier et ses enfants

les douces confidences de la romancière Agnès Martin-Lugand sur son métier et ses enfants
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Ce mercredi 17 avril 2024, ce n’est pas en librairie que l’on retrouve Agnès Martin-Lugand mais sur nos petits écrans. L’auteur aux quatre millions d’exemplaires vendus, révélé par le roman Les gens heureux lisent et boivent du café, s’est prêté à un exercice étrange : écrire un texte spécialement pour la Grande Dictée des Jeux, aux côtés de Marc Levy et David Foenkinos. L’événement, organisé par la Fête du Livre de Paris et diffusé à 21h05 sur France 5, est l’occasion de rassembler toutes les générations autour du plaisir de la langue française et de la gymnastique cérébrale. Juste après son apparition sur la grande estrade installée sur le Champ-de-Mars, l’écrivain a accepté de revenir sur son parcours et sa vie pour Télé-Loisirs.

Télé-Loisirs : que vous inspire le thème « plus vite » et comment avez-vous écrit ce texte ?

Agnès Martin-Lugand : Avoir un thème permet de commencer à réfléchir à la recherche d’une nouvelle en quelques lignes. Parce que ce que je sais faire, c’est raconter des histoires. Avec le contexte des Jeux Olympiques, est venue très vite cette idée d’une course avec une concurrente qui commence à perdre et qui regagne du terrain grâce à sa pugnacité et sa rage.

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L’écriture et la lecture sont souvent des exercices solitaires. N’est-ce pas impressionnant d’être devant autant de monde ?

Oui, le cadre est quand même exceptionnel : face au Grand Palais éphémère, la Tour Eiffel au fond et un millier de personnes devant eux qui vont dicter autour d’un texte que j’ai écrit, c’est impressionnant ! Et puis, je dois être honnête, c’est un honneur qu’on m’ait proposé de participer. Je le vois comme une grande fierté, une opportunité.

Vous êtes ici à l’occasion des Jeux Olympiques. Est-ce un événement que vous attendez avec impatience ?

C’est peut-être trivial, mais j’essaie de voir cela comme une grande fête. Certes, autour des athlètes, de leurs performances et de leur abnégation face à leur discipline, mais j’ai envie de voir quelque chose autour du rassemblement.

Vous souvenez-vous de votre première dictée ?

Non, mais j’en ai encore des flashs ! Maintenant, ce sont mes enfants [elle a deux fils, de 15 et 11 ans] qui le fait. Quand c’est marqué dans le journal “dicté demain, révise telle partie et telle partie”Je sais ce qui les attend… [Rires]

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Quel élève étais-tu ?

Je n’aimais pas l’école et il a fallu attendre mon arrivée à l’université pour que cela change. Je n’étais ni un cancre, ni un excellent élève, j’arrivais tout juste à m’en sortir et à me situer au milieu. Mais j’ai eu des parents qui m’ont soutenu jusqu’au bout et m’ont aidé à avancer.

Cet ancien métier exercé par Agnès Martin-Lugand, qui l’aide dans l’écriture de ses romans

Où trouvez-vous l’inspiration pour écrire un livre chaque année ?

Je me demande avec qui je veux passer du temps dans ma tête. Ce sont ces personnages qui s’imposent à moi, et à partir de là, je leur demande ce que nous allons vivre ensemble. C’est ainsi que se construit l’histoire. Je suis toujours à la recherche de personnalités que je ne connais pas, que je n’ai pas encore rencontrées. Mais l’inspiration ne tombe pas du ciel, il faut la chercher !

Vous avez travaillé comme psychologue. Cette expérience vous aide-t-elle à écrire ?

Forcément, mes années d’études et mes connaissances en tant que psychologue contribuent à ma façon d’écrire. Ce qui m’intéresse c’est d’explorer l’intérieur et l’inconscient de mes personnages.

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Un de vos romans va bientôt être adapté en série. Est-ce une consécration ?

C’est une nouvelle expérience et surtout une vraie rencontre avec les deux producteurs qui sont à l’origine de cette adaptation. Ils ont parfaitement compris les enjeux et ont exprimé le souhait que je fasse partie du projet. Ce qui m’importe c’est que le roman et les personnages ne soient pas trahis et on est exactement dans cette dynamique.

Vous écrivez depuis plus de dix ans. Comment voyez-vous votre carrière ?

C’est beaucoup de travail, mais c’est toujours une joie. J’ai toujours dit que le jour où je me forcerais à écrire, il faudrait que j’arrête. Et depuis plus de dix ans, plus les choses vont bien, plus le plaisir augmente. C’est une immense gratitude envers les lecteurs, qui portent mes romans d’année en année. Sans eux, il n’y a pas d’auteur, nous n’existons pas ! C’est incroyable et en même temps, c’est du travail pour que cet « incroyable » perdure.

Vous êtes l’un, sinon le, romancier préféré des Français. Qu’est-ce que cela vous fait ?

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Je ne veux pas intellectualiser cela parce que sinon, on risque de prendre la grosse tête et à ce moment-là, on devient blasé. Rien n’est acquis ! C’est une opportunité extraordinaire et je sais qu’il faut du travail pour la maintenir.

Les deux fils d’Agnès Martin-Lugand ont-ils lu ses livres ?

Tu as écrit le roman Des gens heureux lisent et boivent du café. Et vous, qu’est-ce qui vous rend heureux ?

L’écriture et ma famille.

Que fais-tu quand tu n’écris pas ?

Je marche, nage et profite de mes fils et de mon mari.

Vos enfants ont envie de lire vos livres ?

Mon aîné pourrait commencer mais il sait qu’il n’y a aucune obligation. Si un jour ils souhaitent les lire, je le leur permettrai. Mais je pense que ce n’est pas facile de lire les livres de sa mère…

Quelle relation entretenez-vous avec vos fans ?

J’aime beaucoup rencontrer des gens en librairie pour pouvoir discuter avec eux, les remercier mais aussi leur expliquer les coulisses de l’écriture. C’est quelque chose qui les passionne et je veux vraiment partager cela avec eux.

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Avez-vous un livre à recommander ?

Mon dernier favori est Le paradis caché de Luca di Fulvio, un auteur italien décédé l’année dernière. C’est un roman historique et à la fois éminemment romantique, une quête familiale avec de très beaux personnages. Il y a de la souffrance, de la sensualité, de la violence, de l’amour… C’est extrêmement complet et ça va très loin.

 
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