Chasse à l’arsenic à la bibliothèque universitaire de Strasbourg

Chasse à l’arsenic à la bibliothèque universitaire de Strasbourg
Descriptive text here

A la veille d’être intronisée Capitale mondiale du livre pour un an (ce sera le 23 avril 2024), Strasbourg (Bas-Rhin), la ville où s’est installé Gutenberg, l’inventeur de l’imprimerie au XVe siècle, part à la chasse pour les livres de ses bibliothèques empoisonnés… à l’arsenic. De l’autre côté du Rhin, les bibliothèques allemandes ont lancé une vaste campagne pour mettre hors de portée leurs livres colorés dans le fameux vert de Schweinfurt, ou vert de Paris. Ce pigment, très apprécié des éditeurs au tournant du XVIIIe siècle, fut également longtemps utilisé comme mort-aux-rats.

La bibliothèque universitaire de Bielefeld a retiré de ses étagères 60 000 livres, plutôt faciles à repérer grâce à leur couleur verte caractéristique. Ces livres du XIXe siècle doivent être testés pour évaluer la présence d’arsenic dans le célèbre pigment et évaluer les risques comme le déclenchement d’inconforts, de vomissements ou de diarrhées.

Une partie du fonds des bibliothèques historiques de Strasbourg a été constitué à l’époque où Strasbourg était capitale impériale allemande, après l’annexion en 1870. D’où le souci du personnel de la Bibliothèque nationale universitaire de Strasbourg (BNU) qui oriente ses recherches parmi ses 3,5 millions d’œuvres.

«Nous commencerons par travailler à partir d’une liste existante de 260 titres déjà identifiés», explique Jérôme Schweitzer, conservateur à la BNU. « Le public ne peut pas être en contact direct avec nos livres anciens sans que nos collaborateurs les aient au préalable en main », rassure-t-il. « Il fera un voyage de reconnaissance pour faire remonter les livres vert émeraude qu’il observera. »

La BNU envisage de placer les livres incriminés dans des cartons après numérisation pour le public. « L’idée sera de ne plus avoir à les manipuler mais ils resteront des éléments patrimoniaux », insiste Jérôme Schweitzer.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV les moments forts du week-end
NEXT Auteur de deux livres à 19 ans, Louis Lefèvre utilise les mots pour guérir