C’est peu dire que la publication de ce décret a stupéfié le monde de l’édition, qui n’en voulait pas et qui l’avait dit. Pour quoi ? Parce qu’il crée une distorsion entre grand et petit : seules les grandes maisons pourront payer la publicité de leurs livres à la télévision. Et même les éditeurs qui peuvent les payer auront tendance à le faire en priorité pour les auteurs qui se vendent déjà très bien.
D’où une menace évidente d’appauvrissement de la diversité éditoriale, selon Antoine Gallimard. Au micro de France Inter, le président du groupe Madrigall réclame simplement l’abrogation de ce décret. « Nous sommes très surpris que cela se soit produit ainsi, d’un coup »il explique. « Nous avons toujours dit que nous étions contre, tous les éditeurs, au nom de la diversité. Vous mettez trois ou quatre livres en avant, tandis que 40 en retard n’auront droit à aucune information ! Ce n’est pas juste.”
« Il est urgent que ce décret soit retiré »
« Nous sommes l’un des premiers pays à avoir autant d’œuvres proposées, et nous devons absolument les obtenir »poursuit l’éditeur. “Je pense qu’il est urgent que ce décret soit retiré et que nous puissions travailler sereinement, sans être frappés par de grandes campagnes qui détruiraient notre marché dans sa diversité.”
Selon nos informations, le Syndicat national de l’édition est sur la même ligne et ne devrait pas tarder à le faire savoir. Au lieu de prendre ce genre de décision, dit Antoine Gallimard, « Le gouvernement ferait mieux de faire pression pour davantage de programmes littéraires à la télévision publique ».