Éléonore Costes parle de sa famille dans la série Bouchon

Éléonore Costes parle de sa famille dans la série Bouchon
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Éléonore (dite Lolo) déborde d’anxiété. Alors qu’elle vient de décrocher son premier grand rôle au cinéma, elle apprend que son père est atteint d’un cancer. Il refuse tout traitement et souhaite être euthanasié. Rencontre avec la créatrice de cette série à succès, Éléonore Costes.

Il y a de nombreuses similitudes entre cette série et votre vie : votre sœur Raphaëlle joue elle-même ; Lolo, que vous incarnez, a peur de voler ; a commencé avec des sketches sur YouTube ; ses parents avaient un cancer… Quelle est la partie autobiographique dans cette série ?

Je voulais vraiment parler de ma famille. J’aime commencer par des faits réels dans mes écrits, puis injecter de la fiction. Je pense que c’est ce que j’aime le plus. Alors oui, il y a beaucoup de similitudes entre ma vie et la série. J’aime l’idée qu’on puisse emprunter des vies parallèles à la fiction, c’est comme un super pouvoir. Raphaëlle aurait pu être avocate dans la vraie vie, mais elle a abandonné ses études en droit. Pour ma part, j’aurais pu faire du cinéma, mais j’ai préféré écrire.

Dans la série, vous avez choisi la maladie comme révélateur de tous les problèmes. Est-ce que cela a également été le cas dans votre vie ?

Nos deux parents avaient un cancer et cela a dû nous ouvrir les yeux. Je me suis beaucoup remis en question sur ma relation avec mon père et même avec ma mère. Quand ce genre de hache arrive, de nombreuses questions se posent : « Quelle est notre relation ? Comment en tirer le meilleur parti ? Combien de temps nous reste-t-il ? » Ça remue. Chacun a ses priorités et ce que nous voulons résoudre est révélateur. C’est super intéressant. Ce sont des moments difficiles, mais toujours incroyables à vivre en tant qu’humains. Je pense que la colère est l’une des premières émotions qui nous vient parce que nous ne savons pas comment réagir.

Le personnage du père, atteint d’un cancer, ne veut pas se faire soigner et souhaite se rendre en pour se faire euthanasier. Quel rapport à la mort ces choix reflètent-ils ?

Pour en avoir parlé avec des amis qui avaient eux aussi des parents malades, l’euthanasie revient très vite dans ce type de situation. C’est une question très taboue en . Mais je voulais en parler. Dans l’épisode, le père dit vouloir mettre fin à ses jours dignement et demande que son choix soit respecté. Encore une fois, j’ai voulu montrer un aspect de la réalité : c’est une hypothèse qui surgit assez vite lorsqu’un oncologue annonce qu’il lui reste cinq mois à vivre.

La sœur de Lolo, Raphaëlle, est enceinte. Elle se moque des recommandations, fume et affirme que “c’est (s)sa vie et (s)son bébé”. Quelle est votre opinion sur la responsabilité que peut avoir une mère quant à la santé de son enfant ?

C’est un vrai sujet dans notre famille, car notre mère fumait lorsqu’elle était enceinte. Je trouve fou le jugement qu’on porte sur les femmes enceintes si elles ont le malheur de fumer une cigarette ou de boire un verre de vin. Quand j’étais enceinte, je me souviens avoir commandé une mousse au chocolat dans un restaurant et avoir été critiquée par le serveur. Chacun devrait pouvoir faire ce qu’il veut, dans des limites raisonnables. Je souhaitais traiter une femme qui, en réalité, fait ce qu’elle peut. Raphaëlle incarne une accro à la cigarette. Pour elle, il est difficile de faire face au manque. J’ai arrêté de fumer il y a dix ans. Et c’est très dur. J’ai trouvé intéressant de retranscrire cette réalité très peu représentée dans la fiction et de montrer qu’il existe peut-être un juste milieu.

Vous avez parlé d’intimidation lorsque vous étiez enfant. L’actualité continue de révéler des cas de violences à l’école. Comment réagissez-vous à cela?

À l’époque, nous avions de la chance car nous n’avions pas de réseaux sociaux. Aujourd’hui, cela doit être encore plus terrible. J’ai eu beaucoup de difficultés à l’école et je ne sais pas si j’étais inapte à l’école parce que j’étais harcelée ou l’inverse. Aujourd’hui, je n’ai qu’une crainte : envoyer ma fille à l’école. Pourtant, elle n’a qu’un an et demi. Elle a une grosseur à l’oreille et mon mari et moi avons décidé de la faire enlever pour éviter qu’on se moque d’elle. J’anticipe déjà, je ne veux pas qu’elle vive ce que j’ai vécu. Pour moi, c’était un véritable enfer. J’en ai beaucoup souffert.


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