Le 18 février, le Sénat examinera un projet de loi interdisant le port du voile dans toutes les compétitions sportives fédérales. Ces pratiques d’exclusion sont, en réalité, déjà en vigueur en France dans le football et le basket. Les débats se dérouleront dans un climat d’âpreté à l’égard des femmes voilées, attisé par les récentes déclarations du ministre de l’Intérieur au sujet des accompagnateurs scolaires et des élèves.
Pourtant, chaque semaine, joueurs, entraîneurs et officiels pratiquent des sports ou supervisent leur pratique en portant le voile sans aucune perturbation ni violation des règles fédérales. Désormais, en Seine-Saint-Denis comme ailleurs, ces femmes bénéficient d’un sursis.
Nous sommes convaincus que les terrains de sport doivent rester un espace neutre, protégé de tout prosélytisme et des affrontements susceptibles de fracturer notre société. Nous refusons que les principes de laïcité auxquels nous sommes profondément attachés soient détournés pour interdire aux jeunes femmes de pratiquer du sport.
-Car cette interdiction reposerait sur une interprétation que nous jugeons fausse et abusive : considérer le simple port du casque comme une atteinte à la neutralité en milieu sportif. Le Comité international olympique lui-même rejette cette lecture. On l’a vu cet été lors des Jeux : c’est en portant le voile que l’équipe égyptienne de beach-volley jouait au Champ de Mars ou que la gagnante du marathon recevait sa médaille au Stadium.
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