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l’inflation termine l’année 2024 avec une accélération à 9,5%, tirée par le conflit en Ukraine

l’inflation termine l’année 2024 avec une accélération à 9,5%, tirée par le conflit en Ukraine
l’inflation termine l’année 2024 avec une accélération à 9,5%, tirée par le conflit en Ukraine

Les difficultés s’accumulent après trois années de guerre : pénurie persistante de main d’œuvre, prêts bancaires exorbitants, risques croissants de faillites, et même ralentissement de l’activité attendu cette année.

L’inflation s’est accélérée en décembre en Russie à 9,5% en rythme annuel, a annoncé mercredi l’agence nationale Rosstat, malgré les efforts de la banque centrale pour la freiner en maintenant son taux directeur à un niveau record depuis 20 ans.

Cette mauvaise nouvelle intervient au moment où les difficultés s’accumulent après trois années de conflit en Ukraine qui pèse sur l’économie.

Parmi les sujets d’inquiétude, des pénuries persistantes de main d’œuvre, des prêts bancaires exorbitants, des risques croissants de faillites, ou encore une décélération de l’activité attendue cette année.

Malgré tout, le Kremlin semble déterminé à maintenir coûte que coûte son offensive pour obtenir la « victoire » en Ukraine, un objectif martelé par Vladimir Poutine.

En novembre, l’inflation, alimentée notamment par l’impulsion budgétaire fédérale pour soutenir l’assaut contre l’Ukraine voisine et ses conséquences, avait atteint 8,9%, déjà bien au-dessus de l’objectif officiel de 4%.

En 2023, l’inflation s’est élevée à 7,4 % sur un an.

La forte hausse des prix ronge le pouvoir d’achat des Russes. Fin 2024, l’explosion des prix du beurre (+36% sur un an selon Rosstat) fait la une de la presse russe, rappelant la panique provoquée en 2023 par la hausse des prix des œufs.

L’inflation – et les moyens de la contrer – alimente également les débats au sein de la classe politique et économique.

En décembre, le président russe Vladimir Poutine avait qualifié la hausse des prix de “signal inquiétant”, un aveu rare du maître du Kremlin qui vante la résistance de l’économie nationale face aux lourdes sanctions occidentales.

Depuis le début de l’assaut en Ukraine il y a trois ans, la patronne de la Banque centrale de Russie (BCR) Elvira Nabioullina affirme n’avoir qu’un seul objectif : contenir la hausse des prix pour protéger la majorité des Russes, soucieux de leur pouvoir d’achat. , quitte à sacrifier la croissance.

Le taux directeur de la RBC se situe à 21% depuis fin octobre, un record depuis 2003.

Grogne des patrons

Mais cette décision de lutter contre l’inflation par une politique de taux d’intérêt élevés ne plaît plus du tout aux employeurs russes, qui l’ont fait savoir publiquement, ce qui est rare en Russie.

Plusieurs grands entrepreneurs, dont la parole compte au Kremlin, comme celle de German Gref, le patron de la grande banque nationale Sberbank, ont publiquement dénoncé la politique monétaire de la RBC.

“L’économie ne peut pas survivre longtemps ainsi”, a lancé M. Gref début décembre, tandis que le patron du conglomérat militaro-industriel Rostec, Sergueï Tchemezov, proche de Vladimir Poutine, a qualifié le niveau des taux de “folie”. d’intérêts.

A leurs yeux, le coût du crédit – avec des taux oscillant entre 25 et 30 % – est actuellement bien trop élevé, et n’encourage donc pas l’investissement. Un problème qui va selon eux ralentir considérablement l’économie nationale.

Leur mécontentement avait poussé la Banque centrale à maintenir son taux directeur à 21% en décembre, malgré une inflation toujours en hausse.

En Russie, l’inflation est alimentée notamment par l’explosion des dépenses militaires pour l’assaut en Ukraine, les effets des sanctions et la hausse des salaires, conséquence directe de la pénurie de main d’œuvre sur le marché du travail. , les entreprises étant obligées de proposer des rémunérations attractives pour recruter.

Ces pénuries sont le résultat du départ de centaines de milliers d’hommes vers le front ukrainien ou à l’étranger depuis février 2022.

Les pressions inflationnistes et les sanctions pèsent également sur le rouble. Et Washington et Londres ont annoncé la semaine dernière des restrictions supplémentaires visant massivement le secteur pétrolier russe, source de revenus vitale pour Moscou.

Face à ces vents contraires, la Banque centrale de Russie anticipe une décélération prononcée de la croissance du PIB pour 2025, prévue entre 0,5 et 1,5%, contre plus de 3,5% attendus pour 2024.

Dans ces conditions, il est « difficile de croire » à une baisse significative des hausses de prix cette année, selon les analystes des marchés russes de la banque autrichienne Raiffeisen : « Une baisse de l’inflation sera entravée par un ensemble de conséquences directes et de sanctions indirectes.

 
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