« Des agents du régime ont encerclé la maison de ma mère »
« Mon gendre Rafael Tudares a été enlevé ce matin (…) des hommes cagoulés et vêtus de noir l’ont mis dans une camionnette dorée (…) et l’ont emmené. Il a désormais disparu”, a écrit Edmundo Gonzalez Urrutia sur . Dans le même temps, la leader de l’opposition Maria Corina Machado a dénoncé le harcèlement de sa mère : « Des agents du régime ont encerclé la maison de ma mère », a-t-elle posté sur X.
Edmundo Gonzalez Urrutia, ancien ambassadeur de 75 ans, qui affirme avoir battu Nicolas Maduro aux urnes, a achevé mardi une visite aux Etats-Unis où il a notamment rencontré le président Joe Biden. En Espagne depuis septembre, Edmundo Gonzalez Urrutia effectue une tournée qui l’a conduit en Argentine, en Uruguay et aux Etats-Unis, en quête de soutiens avant l’investiture vendredi de Nicolas Maduro pour un troisième mandat consécutif. Mercredi, il rencontrera au Panama 11 anciens dirigeants latino-américains, ainsi que plusieurs ministres des Affaires étrangères.
« S’ils mettent les pieds au Venezuela, ils seront arrêtés »
Nicolas Maduro a été proclamé vainqueur du scrutin de juillet avec 52% des voix par le Conseil national électoral (CNE), qui n’a toutefois pas rendu public les procès-verbaux des bureaux de vote, se disant victime d’un piratage informatique. Ceci est considéré comme peu crédible par de nombreux observateurs.
L’opposition a publié les procès-verbaux fournis par ses scrutateurs et assure que son candidat Edmundo Gonzalez Urrutia a obtenu plus de 67% des voix. Edmundo Gonzalez Urrutia a lancé dimanche un appel à l’armée pour qu’elle se rallie à lui. Le haut commandement l’a rejeté, le qualifiant d’« acte clownesque ».
Edmundo Gonzalez Urrutia a annoncé il y a quelques jours qu’il se rendrait à Caracas pour sa propre investiture. Un voyage avec d’anciens chefs d’État latino-américains d’un pays voisin a été évoqué. “Je les attends à l’aéroport”, a ironisé le ministre de l’Intérieur Diosdado Cabello. « S’ils mettent les pieds au Venezuela, ils seront arrêtés et traduits en justice. »
En juillet, les autorités vénézuéliennes avaient déjà empêché un avion transportant une délégation d’anciens présidents souhaitant observer le vote d’atterrir à Caracas.
Nicolas Maduro appelle toutes les forces armées
Mardi soir, le président Maduro a procédé « pour la première fois à l’activation des ODI (Organes de défense intégrale) afin de défendre la paix, la stabilité et la famille vénézuélienne ». Les ODI rassemblent « tout le pouvoir politique du Venezuela, le pouvoir populaire, les forces armées nationales, les milices et toutes les forces de police », a précisé Nicolas Maduro lui-même, soulignant que cela concerne « tous les États, municipalités, paroisses et communautés ».
Auparavant, il avait annoncé « la capture de sept mercenaires étrangers, dont deux Américains » voulant « mener des actions terroristes ». 125 autres personnes avaient déjà été arrêtées lundi. Le gouvernement dénonce régulièrement les complots, accusant fréquemment les Etats-Unis ou l’opposition.
Des milliers de militaires, miliciens et policiers – souvent cagoulés – sont déployés depuis dimanche à Caracas, a constaté un journaliste de l’AFP. L’opposition, qui n’a pas appelé à de grands rassemblements depuis des semaines, a lancé jeudi un slogan de mobilisation sans préciser de date ni d’heure pour la manifestation. Objectif : faire dérailler la cérémonie d’investiture de Maduro prévue vendredi à midi à l’Assemblée nationale.
Lors d’une vidéoconférence de presse, la chef de l’opposition Maria Corina Machado a déclaré que « les jours » de Nicolas Maduro au pouvoir « étaient comptés ». La tyrannie tombera.