LLe cool finlandais : une arme puissante que les Européens viennent de découvrir. La réaction froide et déterminée des policiers, avares de leurs commentaires à la presse mais parfaitement sûrs de leur action dans l’enquête menée sur la rupture, le jour de Noël, de câbles électriques sous-marins a peut-être surpris le sud de la Baltique ; c’est en revanche une seconde nature dans un pays qui partage non seulement une mer mais 1 300 kilomètres de frontière avec la Russie. Lorsqu’il faut arraisonner un pétrolier venant d’un port russe et soupçonné d’avoir coupé les câbles, à Helsinki, il n’y a pas de mots. Nous montons à bord.
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Dans la région, tout le monde sait que ce type de câbles reliant la Scandinavie aux pays baltes, à la Pologne ou à l’Allemagne peuvent être endommagés accidentellement. Mais tout le monde sait aussi que ces dernières années, et plus encore depuis l’invasion russe de l’Ukraine en 2022, ces précieuses infrastructures électriques et de communication font partie des cibles d’une autre guerre que la Russie mène à l’Europe : la guerre hybride.
« Cool, calme, rassemble. » Réagissez sereinement, rassemblez ensuite toutes les données, « Une fois que vous les avez, coordonnez-vous étroitement avec vos alliés » : c’est l’instruction donnée, en septembre 2024, par le président finlandais Alexander Stubb, mettant en garde les experts en sécurité réunis à Helsinki contre l’augmentation prévisible des « attaques hybrides : guerre de l’information, sabotage, cyberattaques, attaques contre les infrastructures civiles ».
Instrumentalisation
Il ne se passe pratiquement pas une semaine sans qu’un dirigeant européen fasse allusion à cette forme d’agression. Lundi 6 janvier, le président Emmanuel Macron s’est adressé aux ambassadeurs « l’accélération et la transformation de la menace » et a énuméré les différentes formes d’agressivité russe en Europe, notamment les tentatives de déstabilisation du processus électoral en Moldavie et en Roumanie et la falsification des résultats en Géorgie.
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