Sarkozy affirme qu’il n’a pas eu besoin de l’argent libyen en 2007

Sarkozy affirme qu’il n’a pas eu besoin de l’argent libyen en 2007
Sarkozy affirme qu’il n’a pas eu besoin de l’argent libyen en 2007

Nicolas Sarkozy était ravi de pouvoir s’exprimer ce lundi.

AFP

De l’argent étranger pour financer sa campagne de 2007 ? “Je n’en avais pas besoin” : “les meetings débordaient”, “les partisans se précipitaient”, a fermement rejeté lundi Nicolas Sarkozy lors de son procès pour corruption à Paris, décrivant l’enthousiasme “exceptionnel” que sa candidature avait suscité à l’élection présidentielle. élection présidentielle.

Assis sur son fauteuil depuis le début de l’audience qui a vu l’audition d’un témoin cité par ses avocats, l’ancien président n’est que trop heureux de prendre la parole lorsque le président l’invite à la barre en milieu d’après-midi.

Nicolas Sarkozy est jugé depuis le 6 janvier et jusqu’au 10 avril, aux côtés de onze autres prévenus, pour des soupçons d’avoir financé sa campagne présidentielle de 2007 par le dictateur libyen Mouammar Kadhafi, en échange d’une contrepartie.

Au premier jour des interrogatoires, Nathalie Gavarino revient sur le parcours politique de l’ancien locataire de l’Élysée qui dit avoir commencé, dès son élection à la mairie de Neuilly en 1983, à se bâtir une « stature présidentielle ». «Je voulais faire de la politique au plus haut niveau, j’imaginais pouvoir me construire un destin et j’y ai consacré ma vie jusqu’en 2016 exactement», déclare l’ancien président, 69 ans, en costume-cravate noir.

« Très tôt, les observateurs ont trouvé que j’étais un peu différent des autres et m’ont attribué des ambitions dont je rêvais moi-même. Dès mon adolescence, c’était un rêve, une envie, et après, la vie dispose », poursuit-il avec délectation.

« Ton énergie ne me manque pas »

Avec de grands gestes, il accepte volontiers de confirmer les grandes étapes de son CV, évoquant en réponse son « énergie quand il était jeune » – « on n’en manque pas », l’interrompt le président. « Alors imaginez à 21 ans ! il répond.

Electron comme député en 1988, entrée au gouvernement en 1993, épisode de la prise d’otages de Neuilly qui l’a fait connaître au niveau « national », rupture avec son mentor Jacques Chirac pour la campagne malheureuse d’Edouard Balladur… le président trace le fil de son ascension, jusqu’à son entrée au gouvernement en 2002, son élection à la tête de l’UMP deux ans plus tard sur fond de guerre avec les chiraquiens, et enfin son investiture pour l’élection présidentielle en 2007.

« Quand avez-vous pensé au financement ? demande Nathalie Gavarino. « Jamais, parce que cela n’a jamais été un problème. À partir du moment où je suis devenu président de l’UMP, le parti a continué à rassembler des milliers de partisans, il y avait 335 000 adhérents. J’avais le vent en poupe, les soutiens affluaient, les militants, c’était à un niveau que personne n’avait jamais atteint, les meetings débordaient de monde”, raconte l’accusé, précisant qu’il s’était même installé au Au siège du « premier parti de », une « machine » qui affichait les nouvelles adhésions « en temps réel ».

Tout au plus s’est-il rendu aux « déjeuners ou dîners de collecte de fonds » organisés par « toute l’équipe autour d’Eric Woerth ». “Je n’ai jamais choisi de prestataire pour ma campagne ni rencontré de prestataire pour ma campagne”, ajoute-t-il, voulant se distinguer d’emblée du trésorier de sa campagne, également informé, mais absent lundi.

“Je n’étais pas à la tête d’une secte ou d’un clan, mais d’un vaste mouvement populaire, ma majorité est passée de Philippe de Villiers à Bernard Kouchner, c’est immense !”, insiste-t-il.

Une glace avec Brice Hortefeux

“Donc, vous n’êtes pas tenté d’aller demander de l’argent à un chef d’Etat étranger fin 2006 ?”, demande le magistrat.

“Non. R : Je n’en avais aucune idée, je ne suis pas fou. Deux : je n’en avais pas besoin. Troisièmement : il y a beaucoup de chefs d’État que j’ai connus, car j’ai été un ministre de l’Intérieur qui n’a jamais cessé de voyager”, poursuit-il.

Les questions passent ensuite à ses relations avec deux autres coaccusés assis derrière lui : Claude Guéant, son « plus proche collaborateur », et Brice Hortefeux, un « grand ami » rencontré lors d’une réunion où le futur président avait alors déclaré qu’ils étaient à peine 20 ans.

“Il m’a dit “je veux être avec toi”, je lui ai donné rendez-vous dans une pharmacie trois jours plus tard pour prendre une glace, et nous sommes devenus amis”, ajoute Nicolas Sarkozy.

(AFP)

 
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