Jean-Marie Le Pen, décédé mardi à l’âge de 96 ans, a été inhumé samedi après-midi au cimetière de sa ville natale de Trinité-sur-Mer, en Bretagne. Une messe a été célébrée dans la plus stricte intimité familiale.
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11 janvier 2025 – 17h57
(Keystone-ATS) Environ 200 personnes, dont Marine Le Pen, sa sœur Marie-Caroline et leur nièce Marion Maréchal, ont assisté aux funérailles en l’église Saint-Joseph. Le président du Rassemblement national (RN) Jordan Bardella était également présent, mais il est resté loin des caméras, selon plusieurs sources.
Au terme d’une cérémonie qui a duré environ deux heures, Marine Le Pen en deuil, entourée de membres de sa famille et de proches de l’ancien leader d’extrême droite, a suivi le corbillard jusqu’au cimetière, distant de quelques centaines de mètres.
Sous étroite surveillance
Le cimetière, comme tout le centre de la ville, avait été placé sous étroite surveillance par la police pour éviter tout excès ou manifestation, mais la journée s’est déroulée sans le moindre incident.
Plusieurs centaines de personnes ont participé au cortège qui s’est terminé sous des applaudissements à l’arrivée au cimetière, selon des journalistes de l’AFP sur place. « Jean-Marie, on t’aime ! », a lancé un sympathisant.
Conformément à ses vœux, le cercueil du « Menhir » a ensuite été déposé dans le caveau où reposent ses parents, non loin de la maison familiale Le Pen, au centre du village. Marine Le Pen a serré quelques mains en sortant, au son des binious et des cornemuses d’un ensemble traditionnel.
L’hommage de Gollnisch
Parmi les invités figurait l’ancien député Bruno Gollnisch, ancien bras droit de Jean-Marie Le Pen. “C’est émouvant pour moi de lui rendre ici mes derniers respects et de prier pour le salut de son âme”, a-t-il déclaré. « C’est quelqu’un qui a incontestablement marqué mon existence, explique-t-il.
“Il n’était pas du tout conforme à l’image que certains veulent donner de lui aujourd’hui à partir de deux ou trois mots plus ou moins malheureux, très loin d’être représentatif de toute son œuvre, de son intelligence, de sa culture, de son tempérament chaleureux, impérieux certes, mais chaleureux. C’était un camarade heureux », a-t-il ajouté.
Cérémonie publique à Paris
De nombreuses forces de police ont été déployées dans la commune d’environ 1.700 habitants et dans le port. Une centaine d’entre eux, dont un escadron de gendarmes mobiles, ont été mobilisés, selon une source proche du dossier. Plusieurs membres du service de sécurité du Rassemblement national, le DPS, étaient également présents.
Mardi soir, plusieurs centaines d’opposants se sont rassemblés dans certaines villes de France, dont Paris, Lyon et Rennes, pour célébrer, avec des chants, des fumigènes et des feux d’artifice, la mort du “JMLP”, qui avait justifié samedi l’imposante force de police.
Une autre cérémonie, « religieuse et d’hommage », aura lieu jeudi en l’église Notre-Dame-du Val-de-Grâce à Paris, rattachée au diocèse des Armées françaises. Cette messe, décidée par Marine Le Pen et ses sœurs Marie-Caroline et Yann, sera ouverte au public.
Antisémitisme et homophobie
Tribune provocateur, obsédé par l’immigration et les Juifs, Jean-Marie Le Pen a été condamné pour plusieurs de ses déclarations sur la Seconde Guerre mondiale et pour des insultes homophobes.
Elu député en 1956 sous la Quatrième République, il a fait sortir l’extrême droite française de sa marginalité au cours d’une carrière politique qui a marqué la Ve République. Le 21 avril 2002, il choque la classe politique et une grande partie de l’opinion publique en atteignant le second tour de l’élection présidentielle derrière le sortant Jacques Chirac.
En 2019, le port breton et l’église Saint-Joseph ont accueilli les obsèques d’une autre célébrité trinité-sur-Mer, le chanteur Alain Barrière. La chanteuse de « Elle était si jolie » et « Tu t’en vas » est enterrée dans le cimetière qui accueille désormais la dépouille de Jean-Marie Le Pen.