Le président, qui estime que « l’Europe ne peut plus déléguer sa sécurité et sa défense à d’autres puissances », présentera lundi ses priorités de politique étrangère aux ambassadeurs de France.
Le président Emmanuel Macron présente lundi ses priorités de politique étrangère pour 2025 aux ambassadeurs de France à Paris, sur fond de crises multiples dans le monde, de l’Ukraine au Moyen-Orient en passant par Taïwan.
« Les guerres en Ukraine et au Moyen-Orient (…) nous concernent directement et menacent notre sécurité, notre unité, notre économie »», a affirmé le président lors de ses vœux de nouvel an aux Français. “L’Europe ne peut plus déléguer sa sécurité et sa défense à d’autres puissances», a-t-il ajouté, soulignant l’importance pour la France de «continuer à investir dans son réarmement militaire, pour garantir notre souveraineté, la protection de nos intérêts et la sécurité de nos compatriotes».
Alors que les forces ukrainiennes sont en grande difficulté depuis des mois face à l’armée russe, le ministre polonais des Affaires étrangères Radoslaw Sikorski est l’invité d’honneur de cette 30e édition de la conférence des ambassadeurs, qui se tient lundi et mardi. La Pologne, qui soutient fermement l’Ukraine voisine depuis l’invasion russe en février 2022 et sert d’axe logistique à l’aide militaire occidentale, a pris le 1er janvier la présidence tournante de l’Union européenne.
Avant l’investiture de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis, le 20 janvier, les Européens plaident pour la poursuite de l’aide à Kiev, craignant que le retour au pouvoir des Américains ne remette en cause la contribution du principal soutien à l’Ukraine.
La situation au Moyen-Orient
Dans son discours aux diplomates à l’Élysée, le président français devrait également revenir sur la situation au Proche et Moyen-Orient. Depuis l’attaque sans précédent du Hamas sur le territoire israélien le 7 octobre 2023, Israël poursuit son offensive militaire dans la bande de Gaza, ravagée par une très grave crise humanitaire et la mort de dizaines de milliers de civils. Le conflit s’est étendu au Liban contre le Hezbollah, allié du Hamas, bien qu’un accord de cessez-le-feu fragile ait été conclu fin novembre.
Enfin, le chef de l’État évoquera la Syrie, où le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot s’est rendu le 3 janvier pour rencontrer Ahmad al-Chareh, qui a pris les rênes du pays le 8 décembre après la fuite de l’ancien président syrien Bashar al-Chareh. -Assad.
M. Barrot et son homologue allemand ont plaidé pour une transition »pacifique» et «compris», et ont offert l’expertise de leurs pays et de l’UE pour aider les Syriens à rédiger une nouvelle Constitution. Paris a également proposé l’organisation d’une conférence internationale fin janvier, “impliquant la Syrie et ses partenaires» pour accompagner la transition politique «dans la bonne direction», selon M. Barrot.
Le ministre des Affaires étrangères tiendra de son côté lundi une conférence de presse avec son homologue polonais, qui présentera les priorités de la présidence de l’UE pour les six prochains mois. M. Barrot s’adressera ensuite mardi au corps diplomatique pour expliquer «sa feuille de route» 2025, selon son ministère.
Ce rendez-vous incontournable de la diplomatie française, qui se tient chaque année fin août-début septembre, n’a pu se tenir en 2024 en raison des Jeux olympiques en France, suscitant des interrogations et ajoutant au malaise qui règne au sein du ministère.