Nous n’avons jamais vu une idée marcher seule sur ses propres jambes. Pendant des décennies, jusqu’au 7 janvier 2025, la xénophobie, le racisme, l’antisémitisme, l’homophobie (entre autres) ont eu Jean-Marie Le Pen comme principal véhicule français. A l’annonce de son décès, la gauche a voulu rappeler qui était réellement le fondateur du Front national et qui sont aujourd’hui ses héritiers.
« Jean-Marie Le Pen est décédé à l’occasion du 10e anniversaire de l’attentat contre Charlie Hebdo. En fin de compte, sa mort n’est qu’un détail de l’histoire. estime Assan Lakehoul, secrétaire général du Mouvement de la jeunesse communiste française. Mais s’il n’est plus, “ses idées nauséabondes demeurent”relève le sénateur PCF Ian Brossat qui appelle à continuer de les combattre « sans relâche ».
« Le respect de la dignité des morts et du chagrin de leurs proches n’efface pas le droit de juger leurs actes. Celles de Jean-Marie Le Pen restent insupportables, Jean-Luc Mélenchon reacted. La lutte contre l’homme est terminée. Celle contre la haine, le racisme, l’islamophobie et l’antisémitisme qu’il propage se poursuit. »
“Pensées à toutes les cibles de l’extrême droite
Dans le sillage de leur ancien triple candidat à la présidentielle, les insoumis ont ridiculisé le frontiste, le député Louis Boyard estimant qu’il “ne mérite aucun hommage”lui ici “toute sa vie” prise de bec « sur les exilés, les femmes, les musulmans, les juifs LGBT ». Son collègue Thomas Portes lui a rappelé que Le Pen père « a fondé un parti raciste et antisémite avec d’anciens SS » et « a participé, entre autres, à des opérations de torture en Algérie ».
“Pensées aux Algériens qu’il a torturés, aux victimes de la Shoah qu’il a niées, à toutes les cibles de l’extrême droite (…) Battons enfin ses héritiers”, a tweeté la sénatrice écologiste Mélanie Vogel. Et le député du groupe « Écologiste et Social » François Ruffin enfonce le clou : « Un fasciste d’un autre temps est parti. Mais il laisse derrière lui des héritiers très actuels. Qui, aujourd’hui, honore le tribun et le serviteur de la France. Jean-Marie Le Pen est mort, ses idées racistes restent à combattre. »
Peu de dirigeants socialistes ont pris la peine de commenter la mort de celui qui a unifié les courants d’extrême droite français divisés depuis la Seconde Guerre mondiale. Ils ont préféré se concentrer sur les honneurs rendus aux victimes des attentats de janvier 2015. « Interrompre la couverture médiatique d’un hommage aux victimes de l’antisémitisme pour annoncer la mort d’une personnalité politique reconnue coupable d’antisémitisme : ce traitement me perturbe profondément. » a regretté le député Arthur Delaporte. Et sa collègue Ayda Hadizadeh appelle à travailler pour « comprendre comment un homme qui a torturé et tué d’autres hommes a pu faire une telle carrière sous la Ve République ».
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