REPORTAGE – L’avenir de l’administration autonome, conquis au prix d’une dure lutte, est fragilisé par la percée de l’Armée nationale syrienne et les ambitions centralisatrices des nouveaux maîtres de Damas.
Le démontage de la Kalachnikov perce le silence de la salle. Une douzaine de jeunes filles kurdes, assises sur des chaises disposées en carré, regardent fixement leur monitrice du jour aux longues boucles brunes nouées avec un élastique. Debout derrière un bureau, Chérine Amed, 19 ans, tente de leur apprendre à assembler l’arme. ” Qui veut essayer ? », dit-elle. Un des apprentis, vêtu d’un pull rose à fleurs brodées, peut-être de deux ou trois ans son cadet, s’approche. ” Non attends, ce n’est pas comme çacorrige Chérine. Vous devez d’abord insérer cette pièce. Sinon, ça ne tiendra pas. Oui, c’est ça, très bien. »
Ces gestes qu’ils répètent pourraient un jour sauver la vie de ces jeunes filles et femmes. A Kobané, bastion kurde du nord-est de la Syrie, tout le Monde retient son souffle : la guerre n’est pas finie dans cette partie du pays. Si personne ici ne pleure Bachar al-Assad, la menace de l’Armée nationale…
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