Cet événement a été désastreux pour l’image d’un pays qui aspire à valoriser et promouvoir à l’international la qualité de son environnement des affaires. Non seulement les investisseurs ont été refroidis par ce manque de règles claires, mais également les citoyens marocains, privés de la liberté de choisir entre des prix compétitifs et des niveaux de qualité variables. Ils se sont ainsi retrouvés contraints de recourir aux taxis, dont le service laisse souvent à désirer.
Avec cette affaire, l’État a semblé capituler devant la toute-puissance des cartels des taxis, qui y voyaient une autorisation implicite de recourir à la violence physique contre tout concurrent souhaitant entrer sur le marché marocain. Et les incidents semblent se multiplier ces derniers mois, avec des images d’une extrême violence montrant des taxis entourant de malheureux chauffeurs de VTC ou menaçant physiquement les usagers, dont, récemment, un diplomate russe et son épouse.
Ces actions dépassent largement le cadre de simples revendications, pour devenir un danger public, notamment pour les conducteurs ou simples piétons qui risquent d’être victimes de ces courses-poursuites entre taxis et VTC. La DGSN intervient certes après coup pour arrêter les coupables, mais le législateur semble pour l’instant réticent à résoudre ce problème qui prend des proportions inquiétantes. Si, en 2018, on pouvait envisager de déployer une réforme progressive du secteur, aujourd’hui, le temps presse. Il serait très préjudiciable que, lors de la Coupe d’Afrique en 2025 et surtout du Mondial 2030, les millions de visiteurs habitués à utiliser les applications VTC se retrouvent dans l’impossibilité de le faire ou, pire, assistent à des scènes de courses-poursuites et de violences entre chauffeurs de taxi et chauffeurs de VTC.
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