“Les gens n’ont pas encore compris qu’un animal n’est pas un cadeau”

“Les gens n’ont pas encore compris qu’un animal n’est pas un cadeau”
“Les gens n’ont pas encore compris qu’un animal n’est pas un cadeau”
La folle affaire des cadeaux de Noël pour animaux : “Ça peut monter jusqu’à 500 euros, ça part très vite !”

Les refuges tentent d’éviter ce type de cadeaux en prenant des précautions. Aux alentours des vacances, la SPA de La Louvière reporte les adoptions à janvier. « On se pose beaucoup de questions pour comprendre les motivations. Les gens ne réalisent pas qu’un animal n’est pas un cadeau. Nous recevons beaucoup de demandes par téléphone et par mail pour adopter un chien et l’offrir à Noël”indique Floriane Brackx, directrice de l’ASBL Sans Collier. “Il doit probablement y avoir encore plus de demande de la part des éleveurs. Mais on sait que les gens tiendront deux semaines avant de le ramener. »

Abandon dans quelques semaines

Les nouveaux maîtres peuvent vite être déçus lorsqu’ils prennent pleinement conscience des responsabilités et des conséquences qui les accompagnent. “Dans les semaines et les mois qui suivront, ils auront envie d’abandonner l’animal car ils verront qu’il a besoin de mâcher, de bouger et que l’apprentissage de la propreté sera difficile.prédit le président de la SPA. “Les moments les plus difficiles sont les 18 premiers mois. Faire une erreur dans le dressage d’un chien ne pardonne pas.

Dès janvier, apparaîtront les premières demandes d’abandon de ce cadeau « non désiré » ou « regretté ». “Nous en avions une dizaine. »se souvient Sébastien de Jonge, directeur des opérations chez Gaia et ancien directeur de l’ASBL Sans Collier. Pour lutter contre ce phénomène d’achat inconsidéré suivi d’abandon, Gaia prône un délai entre le moment où l’on rencontre l’animal et celui où l’on l’acquiert.

« Une défaite »

Les refuges sont constamment à saturation et reçoivent une trentaine d’appels par semaine pour déposer l’animal à leur domicile. Face à cette tension perpétuelle, la récente annulation d’un décret wallon fait l’effet d’une bombe.

«Cela va à l’envers. Il faut arrêter de considérer l’animal comme un objet. Le mettre à côté des croquettes et des jeux n’est pas une bonne chose et n’aidera pas »réagit Floriane Brackx.

Du côté de l’Union wallonne pour la protection des animaux (UWPA), on ne cache pas notre horreur. “C’est une défaite pour nous sur des mesures assez progressistes en matière de bien-être animal et qui ont permis de garantir la qualité et la compétence des éleveurs »» affirme Gaëtan Sgualdino, son président. “Nous revenons à une législation plus rétrograde avec des normes beaucoup moins restrictives.»

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Vous n’avez plus besoin d’être un éleveur agréé pour vendre un animal. La limitation des races élevées saute également, tout comme les nouvelles normes d’espace minimum en fonction de la taille de l’animal. Fini non plus les formations obligatoires pour les gardiens d’animaux agréés. “Un nouveau texte est en préparation par le ministre-président wallon du Bien-être animal Adrien Dolimont. C’est l’occasion d’aller plus loin, comme par exemple de garantir que celui qui achète l’animal en reste le propriétaire.specifies Sébastien de Jonge. “Les politiques doivent agir vite car les personnes qui ont engagé des dépenses pour se conformer aux nouvelles normes pourraient se retourner contre la Région et nous espérons que les éleveurs ne se précipiteront pas pour chercher des chiens à l’Est.»

 
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