Déjà observée en début d’année, la baisse de l’emploi s’est accélérée au deuxième trimestre, au moment des émeutes, selon l’Institut de statistique et d’études économiques. Elle se confirme en septembre avec 9 500 salariés du privé en moins, en l’espace de six mois. Tous les secteurs d’activité sont concernés.
Les indicateurs étaient déjà inquiétants au premier trimestre 2024. Ils sont passés au rouge aux 2e et 3e trimestres. En Nouvelle-Calédonie, les chiffres de l’emploi révèlent la crise sans précédent que traverse le pays depuis les dérives du 13 mai. Retour sur les grandes tendances en dix chiffres clés.
En septembre, l’emploi s’est effondré avec 9 250 salariés de moins qu’en mars. Il retrouve le même niveau qu’en septembre 2008. Au 2e trimestre, il y a eu 60 700 salariés déclarés à Cafat, soit 5 900 de moins qu’au premier. Pour le 3ème trimestre, les résultats sont encore provisoires. Mais la tendance se poursuit avec une baisse de l’emploi estimée à 3.400 salariés supplémentaires.
Au 2ème trimestre, cette baisse de l’emploi est liée à un fort recul des embauches (-22,5%) et non à des ruptures de contrats de travail. Ces derniers affichent également une très nette baisse (-67%). Les mesures d’urgence mises en place pour le chômage partiel ont permis à bon nombre d’entreprises de retenir leur personnel. En septembre, il y avait encore 300 employeurs qui n’avaient plus de salariés.
Artisans, professions libérales, commerçants… Un millier de travailleurs indépendants, tous secteurs confondus, ont cessé leur activité entre mars et septembre. N’étant pas salariés, ces travailleurs indépendants ne peuvent pas bénéficier de l’assurance chômage.
Premier pourvoyeur d’emplois en Nouvelle-Calédonie, le secteur des services C’est aussi celui qui a été le plus durement touché. Au total, 4.400 salariés ont perdu leur emploi entre mars et septembre. Le secteur, qui comptait 30.700 salariés au second semestre, a poursuivi sa décroissance au 3ème trimestre. Le seuil des 31 000 salariés n’avait plus été franchi depuis 2011.
Cette baisse de l’emploi touche principalement l’hébergement et la restauration. Ces derniers ont subi un arrêt brutal du tourisme en raison des émeutes, même si plusieurs hôtels ont accueilli la police venue en renfort. Les activités de services administratifs et de soutien sont également concernées, principalement l’intérim et les entreprises de nettoyage.
Autres secteurs concernés : transport et entreposage « qui n’ont jamais connu de telles pertes d’emploi »montre l’Isee.
Enfin, les activités spécialisées, scientifiques et techniques ont également connu une baisse significative du nombre d’emplois. C’est le cas de la publicité ou de l’ingénierie.
Cette baisse de l’emploi est également très présente dans l’industrie avec 2.700 salariés en moins entre mars et septembre. Le secteur avait déjà entamé un déclin fin 2023. Mais celui-ci s’est intensifié avec une baisse du nombre d’employés de 15.400 à 12.700 en six mois. La fermeture de l’usine Nord explique en partie ces chiffres, ainsi que les problèmes d’accès aux sites miniers. L’industrie minière du nickel a perdu 160 emplois en six mois.
Le 3ème trimestre est évocateur. Le secteur de la construction ne compte plus que 4.600 salariés contre 5.900 en mars. Il s’agit du niveau le plus bas des quatre dernières années. Les activités de terrassement, de forage, d’arpentage et de maçonnerie sont principalement concernées. Difficultés suite à la crise du nickel et au ralentissement de la construction.
De 10 300 salariés en mars, le commerce est passé à 8 500 salariés six mois plus tard. Cette baisse concerne principalement les commerces alimentaires, les commerces spécialisés dans l’équipement de la maison, les stations-service, les concessions et les enseignes de gros. Certaines entreprises ont également dû faire face à des difficultés d’accès ou d’approvisionnement. Plus généralement, le commerce souffre de la baisse de la consommation des Calédoniens, liée à la perte de pouvoir d’achat de certains ménages.
En septembre, le secteur agricole est tombé à 1.400 emplois, soit 270 de moins qu’en mars. Cette baisse s’est accélérée en juin et septembre. Elle touche principalement les cultures maraîchères, les melons, les racines et tubercules, mais aussi la production animale et la filière crevette.
En septembre, 17 500 Calédoniens étaient concernés par le chômage partiel. Cela représente 31% des salariés du privé. Isee note cependant que “c’est 25% de moins que le maximum atteint deux mois plus tôt”c’est à dire en juillet.
L’Institut de Statistique et d’Etudes Economiques explique ce différentiel par le fait que « les anticipations des entreprises au moment de leur demande de chômage partiel s’avèrent finalement surestimées par rapport à leur mise en œuvre ».
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