Dans une interview accordée à la BBC en arabe, Ahmed al-Sharaa (Al-Jolani), le leader de Hayat Tahrir al-Sham (HTS), a cherché à marquer sa différence avec les talibans afghans et à présenter une image plus modérée de son organisation.
« Il existe des différences majeures entre la Syrie et les talibans », a-t-il déclaré, soulignant que « la forme de gouvernement de chaque pays dépend étroitement de son histoire et de sa culture ». Il a notamment insisté sur le fait que « la société afghane est tribale, alors que la société syrienne est différente dans sa composition et sa pensée ».
Concernant la classification de son organisation comme groupe terroriste, Al-Sharaa l’a qualifiée de « politique », niant toute implication dans des crimes contre des civils. « Au contraire, pendant les années de guerre, nous n’avons pas attaqué des quartiers civils ni pris pour cible des innocents. Nous avons été victimes des crimes commis par le régime », a-t-il déclaré. Abordant la question israélienne, Al-Sharaa a déclaré que les prétextes avancés par Israël concernant la présence du Hezbollah et des milices iraniennes en Syrie n’étaient plus valables, affirmant que son groupe pourrait les expulser du pays. Il a appelé à une résolution diplomatique, rappelant l’accord de désengagement de 1974 entre la Syrie et Israël. Le leader du HTS a également pris ses distances avec Al-Qaïda, affirmant que cette relation « appartient au passé », et a appelé à l’extradition de Bachar al-Assad vers la Syrie pour y être jugé par la justice syrienne.
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