Sarkozy condamné à un an sous bracelet électronique, une première pour un ancien président français

Sarkozy condamné à un an sous bracelet électronique, une première pour un ancien président français
Sarkozy condamné à un an sous bracelet électronique, une première pour un ancien président français

La plus haute juridiction de l’ordre judiciaire français a rejeté mercredi le recours de l’ancien président Nicolas Sarkozy pour corruption et trafic d’influence, rendant définitive sa peine à un an de prison sous bracelet électronique, une sanction inédite pour un ancien chef de l’Etat en .

Jusqu’ici suspendue, cette peine, à laquelle s’ajoute trois ans d’inéligibilité, est désormais applicable : M. Sarkozy, 69 ans, sera convoqué devant un juge de l’application des peines qui devra déterminer les modalités de son bracelet électronique.

Nicolas Sarkozy “se conformera évidemment à la sanction prononcée qui est désormais définitive”, a commenté auprès de l’AFP son avocat, Me Patrice Spinosi.

Mais “en même -, il saisira dans les prochaines semaines la Cour européenne (des Droits de l’Homme, CEDH), comme il en a désormais le droit, pour obtenir la garantie des droits que les juges français lui ont refusés”, » a-t-il annoncé.

Cette saisine ne fait pas obstacle à l’exécution des sanctions imposées.

Cette condamnation définitive prononcée par la Cour de cassation intervient alors que l’ancien locataire de l’Élysée doit comparaître à partir du 6 janvier, et pendant quatre mois, à Paris, dans une affaire de soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007.

Dans l’affaire tranchée mercredi, Nicolas Sarkozy a été condamné en première instance le 1er mars 2021, puis en appel le 17 mai 2023.

« Pacte de corruption »

L’ancien chef de l’Etat a été à chaque fois reconnu coupable d’avoir conclu un « pacte de corruption » avec Gilbert Azibert, doyen magistrat à la Cour de cassation, en 2014, aux côtés de son avocat historique Thierry Herzog. Et ce, en échange d’une « aide » promise à ce dernier pour un poste honorifique à Monaco.

L’objectif : que M. Azibert transmette des informations et tente d’influencer un recours déposé par Nicolas Sarkozy dans l’affaire Bettencourt — une affaire de dons accordés au parti de droite UMP par la très riche héritière du groupe L’Oréal Liliane Bettencourt (décédé en 2017) et dans lequel les tribunaux ont depuis abandonné les charges retenues.

MM. Sarkozy, Azibert et Herzog ont été condamnés à la même peine, l’avocat étant interdit de porter la robe noire pendant trois ans.

Clamant d’emblée leur innocence, ils ont fait appel, soulevant 20 arguments examinés lors d’une audience le 6 novembre, à l’issue de laquelle la décision a été réservée à ce mercredi.

Devant la Cour de cassation, qui contrôle la bonne application de la loi et non le fond des affaires, l’avocat général a méthodiquement recommandé le rejet de chaque point de droit soulevé.

Me Emmanuel Piwnica, avocat conseillé par Thierry Herzog, avait critiqué une procédure qui “n’aurait jamais dû voir le jour”, parlant d’une affaire où “on ne compte plus les illégalités commises, les manquements, les atteintes aux droits fondamentaux”. ».

Les avocats contestaient notamment la légalité des écoutes téléphoniques au cœur du dossier, sujet déjà maintes fois débattu dans cette affaire.

Me Patrice Spinosi, avocat de l’ancien président, a invoqué un arrêt de la CEDH du 16 juin 2016 : « Nicolas Sarkozy ne peut être condamné pénalement sur la base des échanges qu’il a eu avec son avocat », car ils ne peuvent être « utilisés contre lui ». “, a-t-il argumenté.

En 2025, la Cour de cassation devra également se prononcer sur le pourvoi de Nicolas Sarkozy contre sa condamnation à un an de prison, dont six mois, pour dépenses excessives lors de sa campagne pour la présidentielle perdue de 2012.

 
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