Une étude publiée début décembre souligne une augmentation significative des cas de cette maladie chez les enfants ces dernières années, et particulièrement depuis la pandémie de Covid-19.
Presque disparue, elle est désormais de retour. Le nombre de cas de scorbut, cette maladie provoquée par une carence en vitamine C, est en augmentation en France chez les enfants, prévient l’AP-HP dans un communiqué publié ce mardi 18 décembre.
L’établissement public de santé relaie sur son site internet les résultats des travaux menés par plusieurs équipes médicales de l’hôpital Robert Debré AP-HP, de l’Inserm, de l’université Paris Cité et du service hospitalier de Cayenne en Guyane. Ces résultats ont fait l’objet d’une étude publiée au début du mois dans la revue scientifique The Lancet.
Les conclusions de celle-ci, qui examine l’incidence du scorbut chez les enfants hospitalisés en France entre janvier 2015 et novembre 2023, sont catégoriques : il y a eu une augmentation significative du nombre de cas souffrant de scorbut et de malnutrition sévère après le Covid-19, une augmentation également liée à l’inflation alimentaire et à l’instabilité socio-économique.
« Au total, 888 patients atteints du scorbut ont été hospitalisés, dont l’âge moyen était de 11 ans. L’augmentation des hospitalisations est estimée à 34,5 % après le début de la pandémie de Covid-19 », souligne l’AP-HP.
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« Conséquence possible de l’augmentation de la précarité »
L’AP-HP ajoute que “l’augmentation des cas de malnutrition sévère, estimée à 20,3%, renforce le lien du scorbut avec une dégradation de l’état nutritionnel des enfants” même si cette association “ne constitue pas nécessairement une relation causale”.
Responsable entre autres de douleurs osseuses intenses et d’une faiblesse musculaire invalidante, le scorbut peut également provoquer des hémorragies et une dégradation de l’état général.
“Le retour inquiétant de cette maladie met en évidence les conséquences possibles de la montée de la précarité socio-économique depuis 2020 sur l’état nutritionnel des enfants en France”, prévient l’AP-HP, “en France, l’inflation des prix alimentaires a atteint 15% au début de 2023, touchant particulièrement les familles précaires.
Plusieurs recommandations sont ainsi proposées par les auteurs de l’étude, parmi lesquelles la mise en place de programmes d’aide alimentaire ciblés ou encore un meilleur accès à une alimentation nutritive et financièrement abordable.
Hugues Garnier Journaliste BFMTV