Olaf Scholz voulait perdre ce lundi, mais pas en février

Olaf Scholz voulait perdre ce lundi, mais pas en février
Olaf Scholz voulait perdre ce lundi, mais pas en février

Solliciter la confiance dans le but de ne pas l’obtenir n’est pas un geste anodin dans un pays où, de par son passé, la stabilité politique est particulièrement chère. Comme le soulignaient hier de nombreux observateurs, poser la question de la confiance reste un événement « historique », utilisé, avant Olaf Scholz, seulement cinq fois. La dernière date de juillet 2005 et du pari raté du social-démocrate Gerhard Schröder, qui s’est fait devancer lors des élections anticipées d’octobre 2005 par les démocrates-chrétiens et a dû céder malgré lui sa place à une toute jeune… Angela Merkel.

Olaf Scholz perd la confiance des députés, l’Allemagne vers des élections anticipées

Poser la question de la confiance reste un événement « historique », utilisé, avant Olaf Scholz, seulement cinq fois.

Sur le papier, Olaf Scholz n’avait pas d’autre choix que de déclencher ce processus d’élections anticipées. Le 6 novembre, le social-démocrate a perdu sa majorité au Bundestag, après le limogeage de son ministre des Finances, le libéral Christian Lindner, pour incompatibilité sur le budget de l’Etat. Certes, Olaf Scholz aurait pu rester au pouvoir jusqu’en septembre 2025 avec un gouvernement minoritaire mais il aurait dû chercher des accords avec l’opposition pour chacun de ses textes, dans un contexte très difficile, entre crise économique et guerre en Ukraine. D’où le choix de dissoudre le Bundestag.

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Une confiance incroyable

Olaf Scholz joue cependant très gros en initiant de nouvelles élections législatives. Si l’on en croit les différentes enquêtes d’opinion, son parti n’a, à l’heure actuelle, que très peu de chances d’arriver en tête du scrutin dans deux mois. Le SPD est, au mieux, crédité de 17% des intentions de vote, loin derrière les chrétiens-démocrates (CDU/CSU) de Friedrich Merz. La cote de popularité d’Olaf Scholz est également en chute libre, car il est souvent perçu comme un mauvais communicateur. Et pourtant, c’est lui, ce chancelier affaibli, qui mènera le SPD aux élections, avec une confiance assez étonnante. En 2021 déjà, les sociaux-démocrates étaient considérés comme des perdants dans les sondages avant de remporter les suffrages au bout du compte.

Ce lundi, combatif devant les députés du Bundestag, Olaf Scholz a défendu son bilan et les réformes passées, souvent dans la douleur, au cours des trois dernières années. Il a également prôné la nécessité d’investir dans les infrastructures du futur, ferroviaires, énergies renouvelables, défense, retraites, sociaux, sans lésiner sur l’aide à l’Ukraine. Comment ? Via une réforme de la règle du frein à l’endettement et en augmentant certaines taxes. “S’il y a un pays qui peut le faire, c’est bien le nôtre.a-t-il lancé ce lundi, rappelant que la dette publique de l’Allemagne est de loin la plus faible des pays du G7. L’opposition, de son côté, a saisi l’occasion de ce débat, âpre et tendu, pour mettre au pilori une coalition tripartite qui, selon la CDU, laisse le pays en pleine crise économique.

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Pour la politologue Julia Reuschenbach, de l’Université libre de Berlin, la course reste toutefois ouverte. “Olaf Scholz a toujours été sous-estimé, je n’exclus pas qu’il puisse gagner, comme en 2021. Les choses peuvent changer très vite dans une campagne aussi courte. Les autres candidats doivent éviter toute erreur.elle croit. Résultats, en février.

 
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