Washington (awp/afp) – Les prix du pétrole ont chuté lundi, plombés par des données économiques chinoises jugées décevantes, mais toujours contenus par des sanctions supplémentaires décidées par l’Union européenne contre la “flotte fantôme” russe.
Le prix du baril de brut Brent de la mer du Nord pour livraison en février a chuté de 0,78% à 73,91 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en janvier, a perdu 0,81% à 70,71 dollars.
Premier importateur mondial de pétrole, la Chine “n’a pas réussi à stimuler son économie depuis plusieurs mois”, a rappelé John Kilduff, analyste chez Again Capital.
Dernier indicateur en date : la croissance des ventes au détail en Chine a ralenti en novembre, selon les données officielles publiées lundi, signe d’une consommation toujours atone malgré un semblant de reprise le mois précédent.
Les ventes au détail n’ont augmenté que de 3 % sur un an en novembre, a annoncé le Bureau des statistiques nationales (NBS), un ralentissement significatif par rapport aux 4,8 % enregistrés en octobre.
Ce chiffre est nettement inférieur aux prévisions des analystes interrogés par l’agence Bloomberg (5%).
Pékin a annoncé une série de mesures pour soutenir son économie ces derniers mois, notamment un futur assouplissement de sa politique monétaire.
Mais certains experts estiment que pour rétablir pleinement la santé de l’économie chinoise, une relance budgétaire plus directe visant à stimuler la consommation est nécessaire.
Avec le commerce de détail, « le marché a ensuite été rappelé à l’ordre », selon Kilduff.
Les cours de l’or noir sont toutefois contenus par “une prime pour risque géopolitique” liée aux “nouvelles sanctions” contre le Kremlin, a souligné l’analyste.
Mercredi, les pays membres de l’Union européenne ont convenu de sanctionner une cinquantaine de navires supplémentaires de la “flotte fantôme”, qui permet à la Russie d’exporter son pétrole en contournant les restrictions occidentales.
Constituée d’environ 600 navires, la “flotte fantôme” russe transporte près de 1,7 million de barils de pétrole par jour, selon les estimations de Londres en juillet.
“La récente tentative d’arrêter ces flottes (…) a attiré l’attention du marché et provoqué une hausse des prix”, selon M. Kilduff.
“Les prix du pétrole brut semblent terminer 2024 comme ils l’ont commencé, avec des perspectives de demande défavorables… malgré les risques géopolitiques élevés en matière d’approvisionnement résultant des conflits en cours au Moyen-Orient et en Ukraine”, ont noté les analystes d’Eurasia Group.
afp/rp